Duel au centre de la foule.

Elle jubilait :
- Regarde le, il ne répond pas à tes questions. Il se cache encore derrière moi. Derrière ce que je suis. Il m’offre sa vie à ta place, mais il me donne ce que je procède déjà. Il te leurre !
Il ne t’offre que son courage, sa force et sa gloire ! Regarde le !
Il te promet la vérité, mais il ne sait que mentir ! Il n’est pas différent des autres. A la première question, il se défile !
Et quand il saura pour toi, quand tu lui diras qui tu es, et ce que tu as fait ! Comment te regardera t’il.
Je t’offre l’oubli, mais lui ne veut que ta vérité !
Que sera demain pour toi ! Encore et toujours la souffrance et l’errance !
Il veut que tu vives, mais il ne t’offre toujours rien !

Il me serrait si fort que le froid se dissipait un peu.
Je le voyais me supplier de le suivre. Je ne savais plus quoi penser.
Je me retournais vers lui et lui demandais :
- Pourquoi me retenir ici, je suis morte dans les geôles de soit disant hommes de biens. J’ai déjà tout perdu, amour et dignité. Que veux tu de moi, je t’ai donné la seule chose qui me restait.

Je le voyais dans mon rêve se rapprocher de moi, me tendre les bras.
Elle se moqua de lui :
- Tu as perdu Tire-Laine, elle va venir avec moi !
Je sentais sa chaleur contre moi, il y avait si longtemps. Je me sentais si faible

La grande moissonneuse de vie s’énerva de nouveau:
- Tu dois choisir à présent !
Je me tourna vers lui suppliante.
- Tire-Laine …..
Il devait me répondre.

Il ne pouvait pas la laisser s'en aller, pourtant la mort n'avait pas tout a fait tort, il se cachait encore derriere ses principes, il lui renvoyait sa question, il jouait avec elle comme il l'avait fait tant de fois durant sa vie avec de simples mortels.

Mais la mort était une beaucoup plus redoutable adversaire.

Il s'enfuit dans les profondeurs de son âme, qui n'était plus qu'un tourbillon d'incompréhension mellé au délire qui commençait a la ronger, il ne trouvait rien a répondre.

La mort jubilait, et amorça le coup fatale de sa grande faux, mais il ne pouvait pas en être ainsi, le Tire-laine porta sa main pour arreter l'attaque.

"Je lui montrerai !"Cria-t-il a travers les brumes, la mort ne semblait pas comprendre ses paroles, il foudroya du regard la silhouette funeste, ses yeux étaient empli d'espoir, malgré toutes ses aventures, malgré toutes ces souffrances qu'il avait pu endurer, il gardait un espoir inébranlable dans le fond de ses yeux.

"Je lui montrerai, reprit-il, que les hommes peuvent être bon, que la vie vaut encore la peine d'être vécu même si l'on désespère, je lui montrerai que les sentiments sont réalités et non fiction, je lui montrerai que les 'je t'aime' que l'on peut dire ne sont pas que du vent faisant vibrer des cordes vocales, je lui montrerai un monde nouveau, un monde meilleur et pourtant réel, loin de celui où tu désires l'envoyer, je lui montrerai..."

Il s'arrêta, il avait dit ces paroles tres vite et adoptait un ton maintenant beaucoup plus calme.

"Je lui montrerais la seule chose qu'elle ne veut plus connaître, je lui montrerai qu'elle est la seule avec qui je désire faire 2"

Il baisa les yeux vers la silhouette agonisante, la peur lui envahit les tripes, allait-il perdre ce qu'il avait si longuement cherché.

- Il te promet l’amour, cela même qui causa ta perte. En son nous, tu fus jeté en pâture. Toi qui n’oeuvrais que pour le bien, dans le respect es autres ! Il dépose à tes pieds la même chose.
Laisse le et vient.

Je fis un pas en arrière, je ne voulais plus l’écouter. Même si ce qu’elle me disait n’était que la simple vérité. Je croyais en lui, dans les mots qu’il venait de dire. La souffrance s’efface avec le temps, seules les cicatrices restent.

Je m’avançais vers lui.

La mort se fourvoyait, j’en étais sur maintenant. Elle voulait mon âme et seulement elle.

Alors elle s’adressa à Tire-Laine :
- Ne crois pas que tu as gagné ! Je te la laisse, mais tu as tout à refaire. Je ne peux avoir son âme, alors je te la donne. Mais tu n’auras ni son cœur, ni son esprit. Elle vivra, certes, mais elle auras tout oublier à son réveille !
Tu croix que ta victoire est grande, mais ton duel pour gagner son cœur ne fait que commencer. Tu ne sauras rien d’elle, son passé est effacé et ton souvenir avec ! (Elle jubilait et son rire me glaçait de nouveau)
Mon pauvre Tire-Laine, tu avais enfin trouvé ce que tu cherchais. On ne me provoque pas impunément sache le !
Elle riait de plus belle.
- Je pars ! Je serais toujours si proche que mon souffle passera souvent entre vous ! Son nom, oui son nom ! Je vais tant donner, car son véritable nom disparaît avec ces souvenirs… Je te donne celui du mépris qu’elle éprouvera contre celui qui a voulu la tuer …. Aislin.

Je le regardais, le suppliant de refuser le marché. Mais il était trop tard, elle s’éloignait déjà.
Tout ce brouillait en moi. Seule son nom résonnait dans ma tête, je m’accrochais aux paroles qu’il me disait pour me ramener à la vie.

J’ouvris les yeux enfin, et vis cet homme qui me serrait si fort contre lui.

Avait-il rêvé ? Le tire-laine ne savait plus non plus où il était, mais il se rendit compte que tout ceci était bien réel en croisant le regard de la douce guerriere.

*Apres tout, elle semblait tellement regretter son passé qu'il est peut être mieux pour elle qu'il en soit ainsi*Pensa-t-il

Mais il remarqua quelque chose qui le blessa dans les yeux de son ancienne adversaire, quelque chose qu'il craignait.

Elle avait peur de lui, elle avait peur de cet inconnu qui la serra, il la libera de son étrainte doucement et lui toucha la main tout en lui souriant

"Ne me crains pas, je ne te veux aucun mal, je souhaite ton bonheur, acceptes-tu de me suivre a travers ce monde ? Je te protégerais, je sais c'est bizarre mais tu peux me faire confiance"

Il se plaça face a elle, en lui tendant sa main.

*Faites qu'elle la prenne, par tout les dieux !*Pria-t-il interieurement

Rien ne se passait, avait-il donc parcouru toute ces épreuves et vaincu la mort en parole pour rendre la vie de cette fille envers laquelle il s'était attaché encore plus dur, il craignait sa réponse plus que tout autre chose en cette instant.