Le Pont Supérieur « Bain de Soleil » (Caduc)

Tom écoute attentivement cette jeune femme assez contradictoire. Puis,il lui donne la serviette et pense :

Bon, je fais quoi ? Je la laisse là ? Apparement je gène.. je vais tout de même pas .... rhaaaaaaa connerie de conscience... Bon ok !? je l'aide !

Il admire les cheveux soyeux de la dame, puis le doux visage et pense:

Et bien, je crois que je vais l'aider... C'est dingue.. elle est pas très acceuillante, je lui apporte une serviette et elle fait mine qu'elle en as pas besoin... J'ai pas encore à faire avec une amnésique j'espère !

Puis il écoute les paroles en réponse à son vers :

T’as vu des étoiles où mon gars ? La nuit vient à peine de tomber, tu m’recauses quand la lune est sortie.

Puis, il pense :

Et en plus, elle est conne... Bon je me calme, c'est pas perdue.

Il prend un air désolé et commence à expliquer :

Et bien, ma phrase était un vers à ton égard, je peut te tutoyer ? C'est plus simple pour moi ! En gros, l'étoile était une métaphore.. c'est toi...

Puis, elle lui dit :

Dis t’aurais pas un moment pour aller m’chercher ma béquille qu’j’ai laissé en plan à côté du siège derrière moi. J’m’suis pété la ch’ville en voulant faire la midinette.

Tu t'est foulé la cheville ? Ok, je peut bien te porter jusqu'au médecin si tu veux... Pas de problèmes.. Je suis là pour ca..

Il fit un clin d'oeil à cette charmante jeune fille et lui dit :

Thomas Von Kleist, mais appelle moi Tom, Enchanté.

Oh qu’c’est romantique c’qui m’dit là mon beau prince ! J’suis une étoile, personne m’avait dit un truc aussi gentil. Ya bien un gars une fois qui m’a app’lé son soleil, mais j’ai dû trop l’brûler, il s’est fait la malle à la première occas.

En tout cas toi, t’inquiète j’te vois v’nir à cent mètres. Si tu crois qu’j’vais t’laisser m’approcher t’as pas encore compris qu’les aristos c’était pas ma tasse de thé. J’m’imagine pas dans un boudoir en train d’causer à ta mère en mangeant des petits fours l’doigt levé.

Y m’demande s’il peut m’tutoyer. Ca pas d’problème, c’est l’inverse qui m’aurait gênée.

J’me demande quand même si m’prend pas pour une godiche, l’aurais pas tort c’est sûr, mais tout d’même. D’abord l’avait qu’à préciser qu’c’était un vers, moi c’est sur l’trottoir qu’j’ai fait mes cours du soir !

Quand à m’porter ! Pour le coup l’es parti dans les étoiles lui ! L’jour où quelqu’un m’portera faudra vraiment qu’j’sois mal en point. En attendant ma béquille, elle est toujours à trois mètres de là.

Bon j’vais pas rester les pieds dans l’eau toute la soirée non plus, va falloir qu’j’m’arrache de là, et ya un truc qui m’dit qu’la sangsue j’v’ais m’la ramener avec moi !

C’est moi qui disait t’à l’heure, qu’j’voulais d’la compagnie ! Encore une parole en l’air ! J’vais finir par vraiment arrêter d’penser moi, avec ma chance l’naufrage il va avoir lieu en plus !

Putain dans une ile déserte avec l’aristo, pitié épargnez moi ça, j’préfère encore êt’e mangée par les requins.

Bon faut qu’j’lui cause, il va croire à juste titre qu’ca présence m’indispose !

Ah ben c’est gentil c’qu’tu dis là, mais tu sais moi faut m’parler en phrases toute simples sans froufrou ni paillettes, sinon c’est sûr qu’j’percute pas !

Bon tu m’l’amènes ma béquille ? J’préfère utiliser mes guibolles pour m’déplacer, j’en ai vu d’autres va t’inquiètes. Faut juste m’aider à m’lever et après ça roule !

Au fait si tu sais où on peut s’remplir l’gosier, j’veux bien qu’tu m’montres le ch’min ! Moi c'est Axelle tiens tant qu'on est aux présentations !

Pendant que j’termine ma tirade, j’m’extirpe de l’eau et enroule la serviette autour d’ma ch’ville qu’à un peu dégonflée on dirait.

Tu peux t'en aller, je ne voudrais pas me mettre entr toi et ta destinée

Il avait dit ça d'un air presque dégagé, mais sur un ton qui laissait filer une pointe d'ironie.

De mon côté je vais aller profiter des festivités du bord, j'ai mortellement faim ce soir..

Il fit racler la chaise sur le sol, et remis les objets dans les mutliples poches de son veston.

Inutile de te confondre en formule de politesses d'usage, les au revoir n'ont pas plus de sens que les bonjour pour moi, et nous nous reverrons bien assez vite.

Alors qu'il allait se tourner en direction de l'escalier qui le menerait au grand salon, son attention fut retenue par des éclats de voix qu'il n'avait entendu auparavant.

Et si ces crétins avaient entendu ou vu quelque chose...Se dit le comte

Ne parle de tout cela à personne, làcha le comte comme un avertissement sans contestation possible.

Toujours concentré sur les personnes qui se trouvaient à l'autre bout, il glissa ses doigts fins dans une poche à l'intérieur du veston, vérifiant que les fioles étaient toujours en sa possession.

On ne sait jamais, pensa-t-il, s'ils ont vu quelque chose, pas d'autre alternative possible..

Son attention était tellement tournée vers le couple qu'il n'entendit pas le bruit metallique d'une pièce en argent tombant sur le sol. Une pièce qui quelques seconde plus tôt était dans sa poche, mais qu'un hasard malvenu avait fait choîr sur le sol.

Cette pièce semblait identique sur les 2 faces, elle représentait un ange et un démon se lacerant le corps avec leurs bras. Mais sur l'une l'ange souriait, et sur l'autre c'était le démon.

Le comte s'en fut, laissant derrière lui cet étrange objet.

[hrp] Direction le grand salon [/hrp]

Y s’rait pas en train d’m’faire du gringue par hasard lui ! J’ai comme qui dirait l’impression qu’il s’est spécialisé dans l’secours d’jeunes filles en détresse à l’voir mettre autant d’entrain à vouloir m’secourir. L’seul problème c’est qu’avec moi les jolis mots ça prend pas. J’veux des actes moi monsieur, et l’premier c’est d’aller m’chercher ma béquille qu’est toute seule dans son coin !

J’tend la main pour la récupérer quand j’me prends une vision d’folie dans les mirettes. Ya le bourgeois qu’est en train d’se faire agresser par une mouette qu’à pas l’air commode. J’ai une p’tite préférence pour l’gagnant mais avec ma chance j’préfère la taire. A pile ou face ya qu’avec une pièce pipée qu’j’arrive à remporter l’pari !

Voyant l’gagnant s’profiler à l’horizon, j’me dis qu’y s’rait temps d’lui fausser compagnie. Un dernier regard sur l’combat qui sévit quand j’découvre que non seulement l’aristo s’apprête à remporter le tournoi mais qu’en plus il m’a pété ma belle rame que j’ai eu tant d’peine à extirper du canot !

Ca pour sûr ça m’fait perdre ma belle assurance !

Pas remise du premier coup porté, voilà qu’le traitre en profite pour tenter d’m’arracher du sol cont’e mon gré. Pouah ! J’vais tourner d’l’œil, mais qu’est c’qu’il s’est fourré sur l’cuir pour cocoter comme ça ! Une vraie donzelle c’est pas possible !

Enervée j’lui prends l’bout d’rame qu’y m’ramène comme un trophée et l’balance dans la piscine, avant d’m’faire embarquer dans ses bras virils. Putain s’il était pas si bourg’ j’profit’tai du contact mais ya rien à faire, d’sentir la cocotte ça m’coupe la libido !

C’est pas grave mon gars, on va pas s’formaliser pour un bout rame cassé. T’as plus qu’à m’aider à descendre les escaliers maint’nant !

Dis, tu portes pas la poisse au moins, parce que sinon, j’préfère rester au bord d’la piscine à crever la dalle que d’te suivre une second’ de plus !

Clopin clopant nous voilà parti bras d’sus bras d’sous pour une sacrée belle descente dans les entrailles du bateau. Moi appuyée cont’e son bras, lui entourant ma taille, on a l’air d’deux amoureux en voyage de noces ! Putain non la vision d’cauchemar qu’j’ai là, j’en ferme les yeux pour tenter d’chasser l’image qui s’greffe dans ma tête.

Pour sûr fermer les yeux dans un escalier quand on est manche comme moi c’était pas l’bon plan. J’ai pas trop compris c’qui s’est passé, à priori j’ai dû rater la marche, quoi qu’il en soit on a fini l’voyage tous les deux sur l’cul en bas des escaliers.

Heureusement, par une chance incroyable y’avait personne dans les coursives à l’heure où on a déboulé comme des bolides sur l’plancher, juste à côté d’ma valise !

Moi j’ai rien eu, quelques bleus de ci de là, mais rien d’cassé qui n’l’était pas au début du voyage. Quand à mon copain s’il pouvait s’dégager, ça s’rait vraiment sympa, il aurait pu tomber ailleurs, y’avait d’la place à côté, mince quand même !


[hrp : à ta guise, suite chez le doc ou dans les coursives babord]

Bon le comte est parti et moi j’ai plus qu’à aller au d’vant d’mon avenir. J’vais m’faire tous les couloirs de c’rafiot un à un jusqu’à trouver c’te liasse que j’ai imaginé là.

Putain sérieux mais j’ai trop d’veine d’être tombée sur un gars pareil ! et pis en parler ? mais il est fou, un filon comme lui j’vais pas donner l’tuyau aux autres hein !

Bon commençons par c’t’escalier là, débouche forcement sur un couloir ! Putain d’bordel de merde, commence déjà à faire nuit, j’ai pas vu l’temps passer moi, à croire que l’temps à défilé trois fois plus vite pendant qu’je r’gardais dans la boule ! Oh pis au quitte le port tien aussi !

Mais c’est qu’ça va être l’heure de bouffer en plus bientôt s’ça s’trouve ils ont même annoncé l’diner quj’ai rien entendu…

Bon hop toute façon en fouillant les couloirs j’trouverais bien la salle à manger hein !

Hrp : suite dans les coursives bâbord ou tribord je sais pas encore

[Arrive du Grand Salon]



Je me retrouve à l’extérieur et bien surprise je n’ai pas mis trop de temps à m’y retrouver, le temps est vraiment maussade ...Ca tangue ... Il commence à faire frais ...

Je parcours les alentours avec le regard, et je me dirige vers un transat, je m’y installe..

De la tranquillité, je me sens mieux, loin de toute cette agitation, je revis gentiment ... Je sors alors mon paquet de cigarette, et en prends une en main.. Je regarde cette clope un long moment ...

Vais-je l’allumer ? Ou juste me contenter de l’observer ? Je lève la tête et remarque qu’il commence à pleuvoir.. Je me lève et ensuite cherche ou il y aurait un petit abri.. Un peu plus loin il y a un parasol qui n’est pas fermé !

Sans trop me dépêcher, je m’y rends quelques gouttes de pluie finisse leur course sur mon visage.. Je vois qu’il y a même encore un siège en dessous, Je m’assied avec toujours cette cigarette en main..

Sensation mordante que quelque chose de pire va se passer ... Il est trop tard ! Il faut que l’on accueille cette destinée morose ... Rien ne pourra changer, il faut se faire à l’idée ...

Alors je décide d’allumer ma cigarette, je tire une bonne bouffée dessus et regarde le ciel si sombre ... Je recrache la fumée ... Mes pensées voguent ...

Brouillard, voilà ce que je vois, grisaille de ces âmes, repos introuvable ... Assumons nos visions et nos actes ...

Le vent souffle de plus en plus fort ... Cette drôle d’impression qui me reprends.. Il faut pas que je reste là ..

Les gens affluent de plus en plus ... Ils ont là a rechercher leur proie.. A ce faire du blé, pour tuer ou pour se montrer...

Je reste évasive mes songes me perturbent de plus en plus, parfois, j’aimerais ne pas ressentir ce genre de choses ... Cette jeune fille qui est persuadée que tout est de sa faute.. Errante dans ses démons partagés.. Elle à besoins d’être rassurée..

Je suis tellement plongée dans mes ressentis.. Que ma cigarette arrivant au bout me brule légèrement les doigts ...

Je sursaute alors, me lève et vais faire front à l’océan.. Je jette ma clope par-dessus bord ... Je reste un moment là, à scruter le paysage noirâtre en posant mes coudes sur la rambarde.

Je ne suis décidemment pas tranquille sur ce Paquebot.. Ca va mal finir.. Aucun endroit ou se terrer.. aucun endroit ou se sentir bien.. Rien Le néant ...

Une vision, une sensation ... mes cartes ... des frères ...

Je vais retourner au salon elle se trouve là-bas et j'ai soif, cette solitude me ronge ... Trop de choses ...



[Suite Grand salon]