Le Casino

Imaginez...

Naufragé Nombre de messages : 15 Age : 59 Date d'inscription : 21/02/2007

[hrp: En provenance du pont-terrasse]

A peine le perron franchi, Marcello sent tout de suite que les choses ne vont pas comme elles le devraient dans un casino.

Habituellement, il y fait chaud; le jeu et surtout ses démons, ça fait suer.
Habituellement, les couleurs sont vives car cela crée de l'excitation, or tout le monde sait que c'est le fond de commerce d'un casino.

Mais surtout, habituellement, il y a du monde.

Là, personne. Pas même un employé.

Il y fait froid et les couleurs ont disparu, toutes remplacées par un bleu glacial. Les lumières, pourtant nombreuses, ne parviennent pas à réchauffer l'ambiance. Les lustres donnent l'impression envoutante d'être enveloppés d'une matière organique qui capte tout leur doré pour ne restituer que ce bleu sombre et terrifiant.

Un vent violent pénètre par la porte et vient danser avec les vêtements de Marcello. Le vent est aussi glacial que le bleu ambiant.

La première réaction de Marcello à cette absence de lumière est celle de l'homme traqué, qu'il est. Il connaît bien la police et il sait qu'une des premières leçons que l'on y apprend est de faire éteindre les lumières et évacuer les lieux afin de procéder à une arrestation. Mais ça ne colle pas, Marcello sait les sentir, les flics.

Tout d'un coup, il se souvient des blessés, croisés sur le pont supérieur. Il se rappelle qu'il a eu beau chercher un membre du personnel, il n'a trouvé personne qui puisse l'éclairer sur les évènements qui ont eu lieu pendant qu'il dormait.

Le vent tourbillonne, fait voleter les cartes hors des sabots et paraît avoir un but précis, il entend un rire qui semble venir d'outre tombe. Le vent est le messager.

Il sent que ce n'est pas la police, mais quelque chose qu'il ne maitrise pas. Un de ces phénomènes auxquels il croyait volontiers étant garçon, auxquels il ne croît plus depuis qu'il est adulte.
Les turpitudes de la vie l'ont poussé à refouler cet émerveillement pour toute manifestation, ou bruit courant, d'une force défiant l'orgueilleuse raison humaine.

Mais son éducation religieuse lui a tout de même enseigné le respect de ces croyances, bien qu'il soit enfoui en lui.
Et ce qu'il observe, ressent, à cet instant fait remonter soudainement cette peur d'enfant, inexplicable et insurmontable.
Il est désemparé face à cette peur de gosse qu'il ne peut plus comprendre, ce sentiment d'une force paranormale.
L'homme endurci est désarmé.

Malheureusement pour lui, l'habit ne fait pas le moine, et la soutane qu'il porte ne risque guère de lui être d'un grand secours, alors qu'il commence à comprendre que se manifestent des faits qui dépassent la logique humaine.

Son seul mouvement est de s'adosser à un mur, pour ne pas être pris par surprise. Un vieux réflexe, on ne se refait pas.

Lucky Lucy Nombre de messages : 1195 Age : 43 Date d'inscription : 24/02/2007

TARA !!! rien...

Naufragé Nombre de messages : 19 Age : 37 Date d'inscription : 06/03/2007

[Bon, perso, je pars du principe que ce topic se passe avant le choc et le début du naufrage, et même une fois le bateau coulé, l'on continue en ces bonnes conditions donc. Pour le nombre de joueurs, les six premier à poster ici, ça me parait pas mal. Ensuite, blablatage de début, mise, balançage des cartes, ou l'inverse... Bref. Déjà, rassemblement des volontaires, execution! *souffle dans son sifflet*]

Derriere la table de Poker, du côté de la croupe, Emmerich triturait tranquilement le paquet de cartes... Pour sûr, il aurait pu passer pour un croupier 100% pur croupe, si sous son gilet noir de rigueur, il n'avait pas remplacé la chemise blanche par une chemise à fleurs bleue. Avec une cravate, cependant.

Mais, ça devrait faire l'affaire. Puis c'était plus drôle ainsi. Déjà que pour obtenir le reste de la tenue avait dû la jouer fine... Mais, c'était aussi là le sport de la chose ; et autant dépenser son argent au casino était drôle, autant réguler le point auquel les autres vont le dépenser l'était encore plus...

Bref, toujours est-il qu'il était là, tranquilement installé, à attendre les futurs joueurs pour tester ses nouveaux talents, aquis par allez-savoir quel moyens, de toute façon vite oubliés devant le sourire si avenant qu'il arborait...

Naufragé Nombre de messages : 15 Age : 59 Date d'inscription : 21/02/2007

Marcello est étalé de tout son long sous une table de craps, une femme hurle,

"TARA !!!"

et des personnes commencent à s'affairer autour de ce qui semble être une table de poker.

Il essaie de se remémorer ce qu'il s'est passé. Il a quelques brides de souvenirs, le vent, le bleu, la peur intense, puis plus rien.

Maintenant, il a mal à la tête et il ne comprend pas bien ce qu'il lui est arrivé. Mais il se rappelle d'une chose très rapidement, il est habillé en soutane!

Un prêtre joueur, ça fait mauvais genre, surtout étalé sous une table où l'on ne sait pas ce qu'il peut bien y faire.
Une chose est certaine, un joueur habituel ne trouvera pas normal de voir quelqu'un sous la table et criera au tricheur.

Il faut sortir discrètement!

Par chance, la table de craps sous laquelle il se situe est non loin de la sortie, seule une table de baccara sépare Marcello de la sortie vers le pont supérieur.

Il se met alors à ramper en essayant de ne bouger que lorsque le croupier de la table de poker se regarde en train de mélanger les cartes.

Fort heureusement, le croupier semble vraiment s'apprécier.

Marcello se faufile sous la table de baccara, massive, c'est une meilleure planque.

Aller! Plus que deux mètres et je pourrai oublier cette histoire et essayer de prendre du bon temps sur ce bateau, malgré ma soutane.

Le croupier semble s'entraîner à faire gagner le joueur qu'il veut.

Puta, ça me rappelle ma jeunesse ça, l'est doué le petit! Mais face à des mecs comme moi, il finit à la flotte, blessé dans le meilleur des cas!

A ce moment, Marcello s'élance vers la sortie, se prend les pieds dans le tapis, se rattrape in extremis à l'aide d'un appui violent sur le tapis rouge de l'entrée du casino et se rue vers l'extérieur.

[hrp: Direction le pont terrase]