Une chute d'eau au coeur de la forêt

Nous somme à présent trois, en compagnie de la jeune indigène, et nous nous dirigeons vers le bruit de la chute d'eau, d'un pas sur et décidé !
Très vite nous arrivons devant une passerelle...
Les mauvais souvenirs du pont suspendu dans le tunnel me reviennent en mémoire.
*Et si....Joder que no Miguel !! Cet endroit est bien plus tranquille...*

Je passe devant Kheira et Graceella, qui nous suit de près, et franchi les premiers mètres de l'édifice en me tenant de chaques cotés par les cordes.
Quelques secondes après nous voici à l'autre bout...

Le spectacle qui s'offre à nos yeux est magnifique !
Une légère brume en suspension nous indique l'endroit ou un petit étang d'eau douce reflète les rayons du soleil. Un peu plus loin on distingue la source de cette étendue d'eau. Une cascade se jetant à plusieurs mètres de hauteur, contre les rochers verdis par la mousse provoqué par l'humidité.

Devant un tel tableau, les mots me manquent pour souhaiter la bienvenue aux deux filles, devant leur nouveau refuge temporaire.
Sans mot dire donc, je me tourne vers Graceella et lui prend la main, l'invitant à franchir le premier pas et s'avancer un peu plus vers ce lieu reposant. Puis je fais de même pour Kheira, la regardant droit dans les yeux, et lui offrant mon plus beau des sourires.

Après toi ma chère amie...

Elle s’était arrêtée au milieu de la passerelle, sans plus savoir avancer, bloquée pour reculer. Kheira derrière elle attendait qu’elle libère la place pour pouvoir atteindre les berges de l’étang, Miguel lui tendait une main pour la convier à franchir les derniers mètres.

Elle n’avait pas le choix, il fallait être forte, s’aventurer dans ce lieu, si paisible au demeurant.

Elle posa sa main avec timidité dans celle de Miguel et y puisa le courage qui lui manquait avant d’avancer avec précaution un pied puis l’autre.

L’herbe vint accueillir ses premiers pas tandis que leurs mains se dessoudaient, tandis que ses yeux étaient rivés sur l’eau qui semblait tellement calme, tellement inoffensive, tellement attirante…

Et pourtant ses yeux, ils étaient agrandis de peur, ses jambes n’étaient plus que tremblement, son visage, si livide qu’on aurait cru qu’elle était morte.

Il n’y avait rien à faire, elle ne pouvait pas faire un pas supplémentaire vers cette eau qui semblait dormir pour l’avaler avec plus de facilité. Elle fit un écart d’un pas pour laisser passer Kheira, il lui fut impossible d’en commander deux.

Elle resta immobile, tétanisée, alors que les oiseaux gazouillaient dans les arbres, heureux d’avoir trouvé le paradis et de pouvoir le chanter sans crainte.

Pas de doute, auprès de Graceella y a comme une aura de mystère, tout comme pour le prêtre rencontré sur la plage. Décalée, hors du temps, étrange.

On avance en file indienne le long du chemin. Miguel en tête. Moi je ferme la marche. En temps normal, je me serais extasié devant cette nature qui n'existe pas dans ma banlieue. Mais là j'admire rien, je guette, hume et me tiens prête à répliquer en cas de danger.

On arrive enfin auprès de la cascade. mais avant d'y être faut s'engager sur une passerelle. Miguel en grand gentleman nous aide à la passer et son sourire..; ah son sourire... j'y répond sans me faire prier.

Par contre Graceella, elle, elle ne sourit pas du tout. Elle nous tire une tronche de 6 mètre de pied, blafarde comme pas possible. C'est quoi son problème ?

Soupir. Comment gâcher un petit moment de joie dans ce cadre idyllique, loin de tout et hors du temps ! ben faites la gueule !

Je pose ma main gauche sur son épaule droite et la secoue pour la sortir de sa torpeur.

Y a un problème ?

Ma tête se tourne vers Miguel, mon sourcil gauche se lève en point d'interrogation, et je lui lance un appel silencieux pour qu'il vienne m'aider.

Evidemment que cet endroit était paradisiaque et qu'on voudrait y rester pour la fin des temps à se prélasser, à dorer au soleil, et à plonger dans cette eau si limpide...
Pourtant l'attitude de Graceella en était tout autre !
On sentait très bien qu'elle était mal à l'aise dans cet environnement, et ce fut Kheira, qui prit la décision de briser la glace...

Y a un problème ?

On ne pouvait pas dire qu'elle fasse dans la diplomatie celle fille. Venant d'un quartier surement difficile, elle semblait avoir l'habitude de ce genre de malaise.
Cependant elle me regarde avec un air de : "Vient m'aider stp j'en aie besoin..."
Je répond à son appel en me dirigeant une fois de plus vers la jeune indigène et commence un discours qui se veut rassurant tout en restant préocupé par l'angoisse qui semble ronger cette fille...

Hé bien Graceella...Dites nous donc, qu'est ce qui vous met dans un état pareil ? Serait ce cet endroit qui vous titanise ? Avez vous peur de l'eau tout simplement, pour ne pas oser faire un pas de plus ?
Vous pouvez vous confier à nous vous savez...

Je reste dans l'expectative de sa réponse !
Les yeux balayant rapidement les alentours pour m'assurer comme par reflex qu'aucun danger ne nous guette. Je fixe une nouvelle fois mon regard sur Kheira qui semble me soulager à chaque instant de sa présence, alors que l'envie de me reposer enfin un moment semble devenir de plus en plus grande en moi....

Une scène revenait devant ses yeux, une scène atroce, qu’elle pensait avoir chassée de sa mémoire mais qui réussissait toujours à revenir par bribes au moment où elle s’y attendait le moins.

Cette fois ci ce n’était pas une bribe mais un raz de marée qui l’emportait dans l’horreur, la vision de sa propre mort, ou plutôt celle de cette mort qu’elle avait évitée de justesse, par miracle, au dernier moment, celui on l’où se dit que tout est fini.

Elle se rappelait maintenant ce qu’il s’était passé…

Elle était pieds et mains liés, lestée de pierres dans un sac de bure. Aucune chance d’en réchapper, aucun espoir de compassion, juste les insultes qui revenaient, qu’elle entendait étouffés par le tissu insuffisamment épais. Et puis c’est la chute, l’eau qui s’infiltre dans le sac et l’impression d’étouffer, l’envie de crier, et son seul espoir, que les cordes cèdent.
Et même là … Le sac serait un obstacle impossible à franchir.

Elle a perdu connaissance très vite, n’a pas eu le temps de se débattre longuement. Quand elle est revenue à elle, elle était dans cette cité, allongée au pied d’un arbre et avait tout oublié.

Elle entendit les voix inquiètes de Miguel et Kheira et son regard reprit vie, elle arriva même à esquisser un petit sourire à leur intention

Sa voix était pâteuse lorsqu’elle réussit enfin à faire passer un peu d’air dans sa gorge nouée. Elle parla lentement détachant chaque mot, comme pour se convaincre de la vérité de chacun.

Non non ça va aller … ne vous inquiétez pas …. un peu de fatigue certainement.

Allez donc vous baigner … je vous rejoins immédiatement…

Elle finit sa phrase en regardant à nouveau l’étang. Il fallait qu’elle le fasse, qu’elle s’approche de cette eau, pour conjurer la peur, pour supprimer l’angoisse qui enserrait son cœur et allait l’étouffer.

Il fallait qu’elle le fasse seule, c’était son combat, sa bataille, celle qu’elle devait se livrer à elle-même.

L'impatience de plonger dans cette eau me nargue. Même toute habillée ça ne serait pas un problème tellement que je me sens cradingue là. On pourrait me suivre à la trace sur un kilomètre, si ce n'est pas plus, rien qu'à l'odeur.

Ma main quitte l'épaule de Graceella lorsque celle-ci nous intime à aller nous baigner. Elle n'a pas vraiment l'air décidée à nous suivre. Mais si jamais une fois propre comme un sou neuf, elle ne rejoint pas, j'irai la jeter à l'eau fissa. Elle aussi on pourrait la suivre sur un kilomètre !!!

Miguel à ses côtés, un amour cet homme, bourré de ressources autant humaines, combatives que physique. Bon je vais peut être arrêter de le dévorer des yeux car c'est pas vraiment le moment de penser à faire des galipettes, surtoue avec cette ingénue à nos côtés.

Je me détourne d'eux et m'avance vers le lac, toute guillerette. J'en chanterai presque. Le bruit de la cascade est un doux chant à mes oreilles, et lorsque les embruns de la chute commence à me recouvrir, j'en frémis de plaisir. Point de pudeur sur cette île, on a pas le temps pour ça. De profil à mes deux compagnons,une main experte, j'abaisse la fermeture éclair de mon jean et l'abaisse. L'air frais et les éclaboussures me redonne un peu plus d'énergie. J'avais oublié que je n'avais pas de culotte pas contre. Rhooo que c'est dommage... trop tard j'ai mes deux lunes à l'air !

De mes petits orteils gauche, j'envoie valser le jean un peu plus loin sur la terre sèche. Petit coup d'oeil sur mes jambes. Pas beau ces petites croûtes noirâtres, preuve de mes péripéties sur le rafiot. Enfin plus de peur que de mal, dans quelques jours j'aurai des jambes nickels.



En leur tournant le dos, je croise mes bras sur la poitrine, mes mains agrippe ma brassière de fortune et la tire vers le haut. J'observe d'une moue désapprobatrice le petit bout de tissu avachi dans mes mains. Mouais va nous falloir de nouvelles fringues quand même. Je le jette par dessus mon épaule.

Corps cambré en arrière, j'offre ma poitrine et mon ventre plat, sur lequel reposent mes mains,à la petite pluie fine. Ca chatouille, c'est froid mais qu'est ce que c'est bon. Un vrai délice que je savoure car un je ne sais quoi me fait penser que mon prochain bain ne sera pas pour demain.



Je plonge....

Craceella ne semble toujours pas plus rassurée même si elle nous assure du contraire. Je la regarde encore un moment tandis que Kheira, sous l'invitation de la jeune indigène, à déjà prit quand à elle le chemin de l'étang.

C'est surement l'eau qui la répugne à ce point, j'en suis presque sur même si je ne veux pas m'avancer car ici beaucoup de choses plus inquiètantes que l'eau semble nous tourner autour...
Puis j'essaie de reprendre mes esprits, l'endroit était agréable et comme nous conviait Graceella, un bon bain ne serait pas le malvenu.

Je l'abandonne donc, me dirigeant à petits pas vers le bord de l'étendue d'eau, celle se trouvant de l'autre côté ou Kheira avait décidé de plonger...
...Kheira...Je m'attarde quelques instants à poser mes yeux sur cette créature qui se devetit devant moi. Elle a un corps sublime, aussi parfait que son visage, un bout de sein se montre à travers le feuillage tandis qu'elle se cambre pour s'étirer avant de plonger. Avec grace elle entre dans l'eau rafraichissante et translucide, laissant deviner ses courbes si légères.

*Le spectacle est fini Miguel...Venga ! A la douche toi aussi !*

Lentement je retire mon marcel et le lance sur la branche d'un arbre. Le vent vient caresser mes poils du torse qui me fait frisonner entièrement..Cela fait longtemps que je n'avait éprouvé cette sensation de bien être.
J'enlève mes chaussures et déboutonne maintenant mon jean's que je laisse retomber sur mes chevilles de tout son poid. Je me penche pour voir l'état pitoyable de mes genoux, blessés lorsque j'étais dans le tunnel à ramper pour aider Kheira à s'en sortir...
Je m'approche du bord et regarde une dernière fois derrière moi pour m'assurer que Graceella est encore là, puis un regard vers Kheira qui commence a faire des brasses...
*Una ... dos y ...*
Je suis à l'eau...

L’étang … Trop d’eau … Trop grand … Impossible d’avancer, impossible de trouver un peu de force en elle pour faire ne serait ce qu’un pas pour approcher.

Elle les regardait, Miguel et Kheira. Eux, ils n’avaient eu aucune difficulté pour plonger dans l’eau. Ils semblaient si bien dans cet élément qui l’effrayait, elle.

Après quelques hésitations, quelques réflexions qui menaient à la même conclusion, elle décida de s’éloigner un peu, de les laisser profiter de ce moment qu’elle ne pouvait partager. Elle chercha donc un coin d’ombre, à distance respectable du point d’eau.

Elle marcha quelques mètres et ne s’arrêta que lorsque le clapotis de la cascade lui devint imperceptible. Rien que le fait de ne plus entendre l’eau se déverser dans l’étang la rassérénait, mais c’était largement insuffisant pour la convaincre de mettre même un pied dans l’eau.

Elle se trouva toutes les excuses, des centaines d’autres choses à faire bien plus urgentes que de faire trempette. Il y avait réfléchir aux derniers événements, c’était le plus long et pas forcément le plus simple à faire.

Elle pouvait également explorer les alentours. Puisque maintenant elle avait eu le courage de passer le petit pont, autant en profiter pour découvrir les lieux tant qu’elle restait suffisamment loin de l’objet de ses tourments. Il y avait aussi ne rien faire, s’installer au pied d’un arbre et ne surtout penser à rien, à rien du tout.

Bien sûr, l’idée d’aller voir ce que devenait le couple qui semblait être prêt à faire quelques folies lui traversa l’esprit, mais que quelques instants seulement, juste le temps de la chasser bien loin en se disant qu’elle était bien curieuse.

Elle décida de s’adosser à un arbre pour réfléchir au meilleur moyen de tuer le temps qu’elle avait devant elle. Elle comptait bien que la baignade durerait au bas mot deux longues heures, le temps de faire quelques brasses, de papoter un peu, de s’envoyer un peu d’eau au visage et de finir par quelques jeux aquatiques.

Deux heures. En deux heures, elle pouvait … s’asseoir. C’était déjà un premier point, s’installer confortablement dans les hautes herbes à l’abri de l’arbre. En second lieu, elle aurait pu mettre à profit ce temps certain à … regarder l’eau. Elle s’était à peine installée qu’elle se releva d’un bond. Il n’était pas question de rester face à cette étendue d’eau qui voulait la gober toute crue !

Elle tremblait de nouveau de tous ses membres et n’arrivait plus à se réchauffer. Elle s’appuya contre l’arbre et ferma les yeux pour laisser passer l’angoisse qui lui étreignait le ventre et lui donnait de violents vertiges. Elle respira longuement en essayant d’oublier qu’à quelques mètres à peine il y avait une quantité d’eau suffisante pour se noyer avant qu’elle n’ait le temps de crier à l’aide.

Enfin, le trouble s’estompa et elle put quitter son abri pour quelques pas d’une marche hésitante. Elle se retourna pour juger de la distance parcourue et pu voir qu’elle avait fait en tout et pour tout une centaine de mètres. Ils étaient toujours dans l’eau, insouciants et elle, elle venait de faire les cinq pas qui la séparaient de l’étendue d’eau. Elle se pencha lentement sur la rive et tendit une main tremblante vers l’eau, ses doigts en effleurèrent la surface, puis la main recueillit un peu de ce liquide tant hai.

Ce simple geste lui avait coûté, mais elle l’avait fait, et maintenant elle passait sa main sur son visage pour profiter des particules d’eau fraîche qu’elle venait de domestiquer.


[hrp : texte un peu long mais une semaine sans rp ça nécessite une overdose avant. Amusez vous bien et pas de bêtise derrière mon dos ]

Divin cette eau fraîche, bouillonnante, si clair qu'on peut y voir le fond de sable et de rocaille, mélange doré et cuivré. J'émerge jusqu'à la taille en riant, rejetant de mes deux mains mes tresses plaquées sur mon visage. J'hume, inspire, expire cet air pur, les yeux clos. Les gouttelettes qui perlent sur mon corps me font frissonner légèrement de froid sous les remous de l'air.

Irrésistiblement l'eau m'attire et j'y replonge, m'y meut, admire les petits poissons argentées qui y circulent tels des rois en leur palais. Un bruit étouffé parvient jusqu'à moi alors je me retourne me rappelant qu'une épée de damoclès trône toujours au dessus de nous sur cette île. Mais ce n'est pas un gobelin, ni un zombi que j'aperçois un peu plus loin, mais deux mollets nus, halés et biens faits. Des mollets d'homme à en ne pas douter. Miguel...

Pas de jambes féminines à l'horizon. Graceella, n'y coupera pas quand même à ce bain. Mais pour le moment ça peut attendre. J'ai bien un petit projet qui germe dans ma tête et pas des plus catholique. Remontant à la surface pour reprendre mon souffle, j'entame une brasse lente vers le latino. Bouche et menton immergés, je le regarde par en dessous, telle un félin, tout du long de mon cheminement. Oh mais que vois-je... intéressant. Tout aussi intéressant que ce torse musclé sur lequel frisotte une toison brune dans laquelle il ferait bon y promener les doigts. Mais avant j'ai quelque chose d'autre à faire.

Arrivée à moins d'un mètre de lui, je plonge de nouveau sous l'eau, toujours vers lui. Enfin surtout vers ses chevilles que j'agrippe de mes mains et les tire vers moi afin qu'il perde l'équilibre. Et c'est ce qui se passe. Sans attendre, mes mains remontent rapidement vers son bassin en effleurant ses cuisses bien dessinées. Elles s'arrêtent sur le morceau de tissu qui est encore en place et tant bien que mal, essaient de tirer vers le bas ce petit morceau d'etoffe. Difficile avec cette paire de jambes, ces bras qui tentent de le garder, mais j'y arrive !!! et loin de Miguel, je repars, émerge de l'eau en criant "victoire" tout en tournant en l'air mon trophée : le boxer de Miguel !

"Viendra le chercher ou pas ?" dis-je d'un air mutin.

L'eau est apaisante et me relaxe entièrement des évènements passés, leur souvenir s'éloignant petits à petits dans les remous res vagues causé par la cascade.
Je jete un dernier regard sur Graceella pour voir si celle ci se décide à nous rejoindre, mais au contraire je la vois s'isoler un peu plus loin dans la foret.

*Lastima. Pero que haga lo que kie...*
Soudain mes pensées sont interrompues par je ne sais quoi.
Quelquechose dans l'eau semble m'attirer vers le fond.
Un regard et j'aperçois Kheira, dans un nudité parfaite, à jouer au fond de l'eau. Elle caresse mes molets et remonte ses mains jusqu'à ma taille, l'espace d'un instant je perd l'équilibre et sans lui en demander plus, la belle metisse m'arrache le seul vêtement qu'il me restait encore, me laissant dans le plus simple appareil...

Elle s'éloigne de moi à présent, nageant à reculons et aborrant fièrement au dessus d'elle ce bout de tissus, et me montrant ainsi qu'elle avait pris le pouvoir sur moi.
*Si se cree que la voy a dejar asi !*

Je m'avance vers elle, entrant dans son jeu. Nous nous tournons autour, et j'essaie avec ma main gauche de rattrapper mon du, tandis qu'elle repousse mes assauts, en posant sa main sur mon torse, essayant de garder cette distance entre nous qui la ferait flanchir. L'eau éclabousse sur notre passage, perlant sur notre peau, qui frisonne à chaque gouttes qui lui tombe dessus.
Nous rions l'un l'autre de la situation. Nous etions seuls maintenant, jouant l'un avec l'autre, cherchant le contact de plus en plus. Elle n'avait pas relaché prise et toujours le bras tendu, faisait des rondes autour de moi, m'empêchant de saisir ce fichu bout de tissus.

Je m'arrete un instant de gesticuler. Me mettant face à elle, je la regarde dans les yeux puis m'avance lentement. Elle semble plonger dans mon regard et ne bouge pas. Je suis assez près d'elle pour lui faire lacher prise, mais ce n'est plus le boxer qui semble être mon objectif. Je passe ma main droite contre son dos et la rapproche de moi, très près. De ma main gauche, je rejoins la sienne qui était toujours en l'air, tenant le sous vêtement. Je passe mes doigts dans les siens délicatement, toujours en plongeant yeux dans le noir des siens. La présence de ma main lui fait oublier le bout de tissu qui rejoint l'eau et flotte en surface. Je promène ma main le long de son bras, frôlant son sein au passage pour arriver à sa taille que j'enserre de mes bras pour ne plus la laisser partir...
Lentement j'approche ma tête de la sienne, si près que nos lèvres se confondent presque. Nous ne sommes plus que deux dans ce paysage paradisiaque. Deux êtres, un échange.

C'est fou ce que le fait de s'amuser, de rire, de se jouer de l'autre vous fait oublier les nuages noirs qui embrunissent les pensées. On joue à chat. Je le touche. Il me touche. Je le repousse. Il me pourchasse. Mais dans cette sarabande, ses éclaboussements, je suis le chat et lui la souris. C'est moi qui mène la danse, l'attire plus près, l'aguiche par le langage du corps, ma poitrine pointant fièrement pour mieux l'aimanter, mon regard s'enflammant.

Et cela marche. Nos deux corps désormais enlacés se touchent, nos grains de peaux se frôlent. Et sa bouche si proche de la mienne, son souffle qui se mêle au mien n'attendent qu'un signe, qu'un mouvement, pour qu'enfin ils puissent se mêler aux miens.

Les paumes de mes mains se plaquent sur ses tempes, mes doigts se perdent dans sa chevelure brune et mouillée, et en un mouvement je restreins cet infime espace qui nous sépare. Ma bouche se pose sur la sienne en un baiser chaste, savourant les lèvres charnues de Miguel, les redessine du bout de la langue.

Regards ancrés l'un dans l'autre, mes doigts descendent le long de ses joues, de son cou, passent par les épaules, effleurent la toison brune de son torse, s'y plaque et le repousse. Un dernier baiser plus appuyé, plus gourmand, je me dégage de son étreinte et m'éloigne de nouveau de lui en riant, nageant sur le dos.

Miguel... mon beau Miguel... attrape moi donc si tu veux plus !

Je me détourne de lui, le coeur battant la chamade, le corps frémissant de volupté, et entame un crawl gracieux vers la cascade.

Elle était tout ce qu'il y avait de plus désirable à cet instant pour le jeune hispanique. La fraicheur qu'elle dégageait et le désir qui la submergeait, lui ressortait par tous les pores de sa peau, ce qui ne faisait que l'embellir encore plus qu'elle ne l'était déjà.
Le contact de ses lèvres sur les miennes n'avait pas d'égal. La douceur de ses baisers me rapellait la peau des pêches que l'on cueillait avec mon grand père en Andalousie. Son odeur était semblable à celle de l'herbe le matin, à la rosée...

Puis brusquement elle prit élan sur mon torse et dans un dernier baiser se mit à nager loin de moi. Elle riait et m'apellait à la rejoindre pour encore plus de sensations nouvelles.Telle une sirène elle vint se mettre sous la cascade dont l'eau ruisselait sur son corps nu. La belle avait ses idées, et comptait bien me les faire partager. Son regard envoyait des signaux de détresses, tout son être semblait prendre feu, et n'attendait que ma présence pour la satisfaire.

Je m'avance vers Kheira, le sourire enjoleur, bien décidé à....
*pero a que... Que esta pasando ? Parece que estoy cambiando, me estoy volviendo como una persona que me hizo sufrir durante tantos años... No puedo reaccionar asi, no soy yo...*
Mon regard change, se déplace de quelques centimètre et se pose vers le rebord de l'étang...
Encore quelques brasses et j'y suis. Je pose la tête contre l'herbe, mes mains derrière ma nuque et ressasse mes vieux démons, laissant Kheira sous la cascade....

Sous la cascade, je l'invite par le regard, le sourire, le corps à venir me rejoindre. Et c'est ce qu'il fait. Les muscles de son dos roulent à chaque brassée, m'hypnotisent, j'ai envie de les toucher, de les sentir se mouvoir sous mes caresses. D'autres pensées plus lascives m'assaillent, des images visitent ma tête alors que je suis si peu imaginative en temps normal. Mon regard s'accroche au sien, tandis que j'ondule sous ma douche improvisée.

Mais son regard change. Ces éclats d'étoiles qui le parsemaient s'éteignent, disparaissent. Son regard devient flou, absent. Les traits de son visage se durcissent, se ferment. Et il se détourne de moi, comme si je n'avais jamais existé, pour rejoindre la rive et s'y allonger.

Je soupire. La magie de cet instant vient d'être annihilée. A travers mon rideau, je regarde le paysage et soudain il ne me semble plus si féerique. Mon intérieur n'est plus que braise et dans quelques minutes, il ne sera plus que cendre. La volupté n'a plus sa place ici. Mais l'écoute oui... J'ai déjà vu ce regard...

Je quitte la cascade, prend la direction de la rive.

J'ai déjà vu ce regard lorsque je tapinais pour me payer mes quelques grammes de coke journalier. Ce genre de type, ils vous alpaguent dans la rue pour se bercer d'illusions, noyer leur chagrin dans le corps d'une femme. Mais nous, putes, autant utilisez le noms qu'on nous donne dans la rue, on sait ce qu'il va se passer.

Passé la porte, en guêpière, string, jarretelle et bas, ils vont mater. Mais ce n'est pas notre corps qu'ils reluquent mais leur douleur, leurs problèmes, leur mal être. Mais faut pas s'y fier, les putes c'est pas juste des grognasses qui lèvent la jambe, en gueulant le plus fort possible, pour satisfaire les messieurs. La pute c'est aussi la confidente, la mère ou la soeur qu'on n'a jamais eu, celle à qui ont peut parler en toute franchise. Car après tout si elle fait la putain dans les rues, c'est qu'elle aussi elle connaît le malheur et est la mieux placé pour tout comprendre.

Sur la rive, je passe a côté de ce corps nu, si beau, mais sans ardeurs, sans un mot, sans un reproche. Je le laisse avec ses maux. Il n'est pas encore temps d'écouter et file vers mon sac et mes vêtements.

La différence entre se confesser devant une pute ou un prêtre, c'est que la première aura connu la misère, la faim, le caniveau. Le prêtre non. Elle vous montrera, donnera de la sollicitude, du réconfort de la compassion, en vous prenant dans ses bras, sa lourde poitrine servant d'oreiller moelleux. Et elle vous bercera en vous écoutant. Un prêtre non. Ces bondieusards si froids, si rigides en sont incapables.

Il me ramène à mon passé. Me jette à la face ce que j'ai été et il ne s'en rend pas compte, ne le saura jamais. mais parce qu'il m'a redonné l'envie de rire et de sourire, je suis prête à devenir une putain bénévole. Vêtue de mon jean sale, d'une brassière propre blanche tirée du sac, je m'approche enfin de Miguel. Ne pas le brusquer, lui faire sentir qu'on est là mais pas pour l'assaillir. Il a besoin de trouver la paix, et cette paix c'est lui même qui la trouvera au fond de lui, lorsque les mots se déverseront d'eux mêmes de son coffre.

Je m'installe en tailleur derrière sa tête, la soulève et la cale entre mes tibias. En silence, je lui masse le cuir chevelu, les pensées ramenées 5 ans en arrière. Je laisse le temps s'écouler, une seule musique, le grondement de la cascade, le murmure des branches se mouvant sous la brise, le pépiement des oiseaux. Rien que la nature, lui et moi.

Miguel. Qu'est ce qui ne va pas ?

Allongé dans l'herbe je réfléchi à mon passé...
Kheira est allé se rhabiller. Y todas estas cosas que me pasan pour la mente. Elle vient se placer derrière moi et pose ma tête sur ses jambes. Elle est si douce avec moi, malgré la désillusion qui devait la gagner en ce moment. Nunca tenia que haberme echo mas fiel que lo que soy. J'aimerais lui dire tout ce que j'ai sur le coeur, lui expliquer le pourquoi de ma fuite devant elle. Devant ce corps si parfait qui m'attirait il y a quelques instants et qui me laisse tout aussi indifférent à présent. Y si habia tenido razon de marcharse ?

Lentement je cambre la tête en arrière pour attraper le regard de la belle métisse. Je dois lui dire...elle doit savoir, pour ne pas se brusquer et aussi peut être pour me soulager. Je la regarde maintenant dans ses grands yeux marrons. J'ouvre la bouche mais rien ne semble sortir. Les mots sont peut etre trop difficiles à prononcer, ou bien est ce la réalité qui fait que cela devient trop dur pour moi.

Oui !

Il y a maintenant quelques temps j'ai été avec une femme. Une femme adorable pour qui je donnais ma vie et mon temps sans compter. Elle était tout pour moi et bien plus encore... Avec le temps nous avions décidé de rester ensemble unis à jamais. C'était un voyage de retrouvailles que nous devions faire. Un de ces grands périples qui doivent vous rapprocher encore plus, et vous faire sentir appartenir l'un à l'autre. Cependant, c'est tout seul que je me suis retrouvé lorsque l'embarcation a débuté ! Bien sur elle pouvait avoir du retard ! Elle en avait toujours...Les minutes laissaient leur place aux heures, puis aux jours...J'étais seul !
C'était pour elle quel j'avait accepté cette croisière et c'est seul que j'avait fini échoué...Bien plus pire que d'être isolé du monde, c'est être isolé de celle que j'aimait qui m'avait rendu aussi livide à tout.

Ces mots, ces pensées, j'aurais voulu les avoir dite, mais il en fut autrement et Kheira ne sut jamais le pourquoi de mon refus envers elle. Je pense encore à cette femme, à ma femme. Et rien ne pouvait en être autrement.

Lentement je me relève et me met face à Kheira. Je lui sourit. Un sourire aussi faux que mon envie de rester en vie. Après avoir posé un baiser sur son front encore brulant, je me redresse pour aller m'assoir sur le rebord de l'étang. Les pieds dans l'eau, mon regard posé loin devant, j'attend...je réfléchis...je...
Quelque chose dans l'eau semble avoir attraper mes chevilles !
Pourtant l'eau est claire et rien à la surface ne semble être présent. Je m'agrippe à l'herbe pour ne pas me laisser emporter vers le fond mais l'étreinte est trop forte. Je ne peux crier, ni appeler au secours, la jeune amie qui se trouvait à quelques mètres de moi. Je suis sur le dos à présent et me sens glisser innexorablement vers l'eau. Elle m'arrive à la taille et bientôt au torse, à la tête...avant que je ne disparaisse.

Un éclat de lumière bleuté jaillit de l'eau, aveuglant presque tout sur son passage. C'est l'ordre des choses qui vient de retirer la vie au jeune hispanique, trop fougeux et trop impulsif, c'est la fin.

Il était déjà mort avant que la chose ne l'emmène. Pas un geste je n'ai esquissé, pas un mot je n'ai prononcé quand j'ai vu son regard. Peut être aurais-je pu l'aider... essayer de se raccrocher à la rive tandis qu'il était tiré en arrière, dans l'eau du lac, par cette force anonyme, n'était-ce pas un sursaut de vie ?

Possible... et si c'est le cas je suis coupable d'avoir été complice de son bourreau. Je suis néfaste. Tara... je n'ai pas pu l'aider et elle en est morte. Miguel... même sort. Qu'est ce qui tourne pas rond chez moi ? pourquoi est ce que je ne fais rien envers ceux qui arrivent à toucher ce coeur que je croyais disparu ? je suis lâche, méprisable, j'aurai dû mourir à leur place.

J'ai volé, tapiné, balancé. Et on me laisse encore une chance. Mais qui me laisse réellement une chance, le seigneur pour m'éprouver ou le malin pour mieux m'attirer et me détruire après ?

Détruite... je le suis déjà.

Toujours à terre, en tailleur, les doigts crispés dans l'herbe, je n'attends qu'une chose, que la créature qui a emporté Miguel, vienne me chercher aussi. Mais elle ne vient pas. Je dois être né sous le signe de la chance. Mais aussi sous le signe de la malchance pour ceux qui croisent ma route.

Mes doigts desserrent leur emprise sur les touffes d'herbes, essuient les larmes qui coulent sur mes joues du revers de ma main gauche. Je me laisse tomber en arrière et sanglote de plus belle sur mon sort et le leur.

J'étouffe. Je me tourne sur le flanc, la tête reposée sur l'avant bras, le regard perdu vers la cime des arbres. Un jour ou l'autre je paierai pour mes crimes, alors faites que ça arrive le plus rapidement possible. Là, maintenant ça me soulagerait. Porter le fardeau de deux morts, ça fait mal, c'est violent, c'est plus que je ne peux en supporter.

Une herbe plus haute que les autres me chatouille les narines au gré de la brise, me fait éternuer, me tire de mes sombres lamentations. A quoi bon pleurer sur son triste sort sans rien faire... Jusqu'ici je n'ai jamais baissé les bras si ce n'est pour quelques grammes de neige. Et ce n'est pas cette île qui me fera plier.

Dorénavant, je serais froide, hautaine, mesquine, à la limite de la sociabilité si ça peut préserver la vie de ceux qui me croiseront. Il ne verront de moi qu'un être sans coeur, qui n'en a rien à faire de leur personne. Ils me détesteront, me fuiront comme la peste et ce ne sera pas plus mal pour eux. En bonne comédienne que je suis je peux le faire. Quand on sait simuler un orgasme, on sait tout feindre. Et c'est mon cas.

Abstraction je devrais faire du regard des autres. Mes sentiment, ma peur, ma douleur et tous autres resteront enfermer à double tour dans un des tiroirs de mon coeur intoxiqué par toutes les substances que j'ai pu absorber durant ces années noires qui ont forgé mon caractère. Je peux le faire. J'en suis capable.

C'est mon destin que je tiens entre mes mains mais aussi celui qui arriveront à me toucher mais qui n'en sauront jamais rien. On me traitera de frustrer, de salope, de mégère et j'en passe mais toutes les injures au monde glisseront sur ma peau comme si cette dernière était un cuir huilé.

Sans que je m'aperçoive de quoi que ce soit, la nuit a laissé tomber son rideau noir, ne laissant pour seule lumière que les rayons de la lune se réflétant dans l'eau du lac.

Prenant appui sur mon bras à terre, je me redresse en position assise. Il est temps de quitter la tombe de Miguel et de rejoindre les autres naufragés ou habitants de l'île.

Difficilement, je me relève. Tous mes muscles sont ankylosés d'être restés immobiles si longtemps. Mes os grincent. Et moi de soupirer devant ce qui m'attend. Un dernière regard vers le lac. Une pensée pour ce Miguel qui m'a sauvé, m'a fait rire et sourire. Je me détourne et file vers les fourrés à la recherche de Graceella.

Elle est là, le visage propre et joliet, entrain de dompter cette eau, qui tente de la tenir en échec, par des gestes maladroits et méfiants. Garder mon masque de froideur. Ne pas sourire devant cet émouvant spectacle. Tu ne dois pas. Tu ne failliras. Tu y arriveras. Pour toi. Pour elle.

A pas de loup, je m'approche derrière elle et d'un coup de pied dans le fessier, je la propulse dans l'eau. J'esquisse un geste pour la relever aussitôt, mais péniblement je ramène mon bras vers moi.

Assez barbotté. Remue toi un peu et suis moi. Miguel est mort et je dois en informer les autres au plus vite...

[direction la grande maison]

Elle ne l’a pas entendu s’approcher, n’a pas su ce qui lui arrivait. Un coup de pied la déséquilibra et c’est tête la première qu’elle bascula dans l’eau. Elle eu beau tendre les bras pour tenter de s’agripper à un providentiel brin d’herbe, c’est l’eau qu’elle attrapa et bientôt la surface plane se zébra de rides immondes pendant qu’elle se débattait pour sauver sa vie.

Pieds et bras remuaient en désordre pendant qu’elle retenait sa bouche hors de l’eau dans un cri qui ne voulait pas s’échapper du fond de sa gorge. Et plus elle se débattait et plus elle s’enfonçait et plus ses forces l’abandonnaient.

Elle lâcha prise, elle ne sait plus combien de temps il lui a fallu pour perdre espoir. Au fond de l’eau, elle s’enfonçait et seuls ses cheveux croyaient encore qu’ils allaient en réchapper. Un pied toucha le fond, puis l’autre tandis que ses yeux ouverts regardaient pour la dernière fois.

Le noir, il n’y avait déjà plus que du noir à voir. Toutes les autres couleurs avaient capitulé, incapables de percer les profondeurs de ce lac qui serait son tombeau.

Ce sol sous ses pieds, cette terre qui arrêtait sa chute, c’est un tremplin, un formidable espoir qui la propulsa vers la surface. Elle y mit toute sa rage, ses dernières forces et les eaux se plièrent sur son passage. Arrivée à la surface, elle happa l’air salvateur, bouche grande ouverte, la tête en arrière, puis se projeta vers le rivage qu’elle réussit à atteindre de justesse.

Elle resta les mains serrées sur les touffes d’herbes qui avait agrippés tandis qu’elle entendait Kheira lui parler d’une voix sèche, d’une voix qui lui en rappelait d’autres et qui nécessitait obéissance ou souffrance.

Elle se hissa tant bien que mal sur la rive et pris juste le temps de regagner quelques forces pendant qu’elle assimilait le sens des paroles prononcées. Miguel était mort !

Lorsqu’elle se releva, des larmes silencieuses coulaient sur son visage. Elle ne savait pas si elle pleurait sur elle, sur lui ou sur tout à la fois. Enfin elle réussit à se tenir debout et sans regarder Kheira se mit à marcher derrière elle, comme un condamné à mort suis son bourreau.

[hrp : vers la grande maison]