La cité des mondes Anciens (arrivée)

Musique

Je reste choqué, je me laisse guider par une Lady bourrée d’entrain et une pêche à faire pâlir ma grand-mère. Si j’en avais une.
Elle me traîne et je me sens comme un gros boulet bien lourd, le poids en trop celui qu’on trimballe quand on a plus rien d’autre à foutre. Un désespoir de cause.

Saleté de gosse, elle m’a foutue la tête à l’envers, je suis un légume et je sens le potager à plein nez. Sur votre droite, les haricots, à votre gauche tomates à gogo, et les petits pois c’est au fond du cervelet. Putain, je suis pas armé d’une boule de cristal moi, et pourtant j’ai tous ces trucs dans la tête.
Toujours ces images, des images que je ne voulais pas et que cette sale gosse m’a foutu à l’intérieur du crane.
Ses souvenirs, elle aurait pu se les garder. J’ai déjà les miens et c’est bien assez.
Et la, je sais plus où je suis.
Je me sens vidé, et je me traîne accroché à une main que je reconnais à peine, peut-être sa douceur, ou sa finesse.
Ça doit être ça.

Je prends des trucs dans la figure. Vu la gifle cinglante, ça doit être des branches.
Super, on est en pleine brousse et bientôt on va se farcir le Kilimandjaro et cocu comme je suis, je sens que je vais tomber dans une putain de crevasse et que les secours vont tomber en panne d’helico.
Poisse-man, c’est mon surnom du jour.

Entre deux baffes, deux branchages qui s’acharnent à me déchirer la peau comme si elles avaient rien d’autre à faire, l’image du petit garçon me revient. Je vais pas vous raconter des craques, c’est pas mon tripe préféré.
Je sais pas pourquoi, mais ce gosse il aurait pu me broyer les os et faire de lady un sèche-cheveux.

Sérieusement frappée, la gosse. Elle me sauve la vie et ensuite elle veut me ratatiner contre un mur. Faudrait se mettre se d’accord la prochaine fois.

Et en plus il pleut. C’est le pompom.

Lady…
C’est quoi ici ? Disney land ?

Attends, je me frotte les yeux.

Et la baronne ! Elle est où ? Et Johnny ?

Je me hisse du trou à l'aide de mes deux bras, pivote et pose mes petites fesses sur le sol, les jambes pendant dans le vide. Et c'est alors seulement que je remarque ou on a atterri.

Emerveillement. Surprise. Imcompréhension. J'ai de la poix dans la tête dans tête au vu de cette étrange forêt humide. J'ai jamais cru aux contes de fées, mais là je commence à me poser des questions. Parce que cette putain de fôret elle me fait penser à celles qui étaient dessinés dans les livres que ma grand mère me lisait.

Je lève les genoux, les pose sur le sol. Accroupissement puis allongement ventre contre le sol, j'enfourne la tête dans le trou.

Et les gars... pointez-vos miches, on est sur une île de fou !!! vous allez jamais en croire vos yeux !

Je sais pas pour vous, mais pour moi tout a tendance à aller un tantinet trop vite sur cette île…
J’étais bien à mon aise tout contre Trapp à me la jouer romeo et juliette,
quand soudain, la miss beauté naturelle, reprend des forces par je ne sais quel miracle et en plus elle en veut a mon Trapp – ingrate !

Après il commence à pleuvoir, et bien sure au lieu de rester bien au chaud à l’abris du temple, nous, assoiffé de nouvelles aventures, on sort.

Maintenant me voilà, main dans la main, avec Johnny à courir je ne sais où, je ne sais pourquoi, mais qu’importe vive l’aventure ! sous des tonnes d’eau qui te tombent sur la tête, ouais !!!

Johnny devant, et on entre dans une foret, on ne vous a jamais dit qu’une foret en plein orage c’est pas vraiment l’idéale ? Mais que dis-je ! quelle aventure !

Des branches m’entaillent les jambes et le visage, mes cheveux j’en parle même pas ! Il me faudrait une baignoire remplie de désinfectant moi. Johnny me tire, l’eau me rentre dans les yeux, je vois pas plus loin que le bout de mon nez, comment ça comme d’habitude ?

Heureusement que j’ai mes cours de tennis, non parce qu’on est toujours en train de courir là !
J’aimerais bien vous voir à ma place tiens, vous feriez moins les malins.

Un centimètre plus à droite et j’allais foncer dans un arbre. Ah mais non mon cher cocotier, ça ne sera pas pour aujourd’hui notre rencontre au troisième degrés.
Il pleut toujours et ça glisse.
Jamais je n’en rate une et c’est pas maintenant que je vais commencer, je me vautre sur un arbuste plein d’épines, et va savoir pourquoi je pense à Lady .

Johnny ne me lâche pas, mon bras continue sa route en me laissant bien derrière jusqu'à

Aie !!!!!!!!

Bordel Johnny, laisse moi me relever tranquillement, mais non il se croit en préhistoire, il me promène a même le sol. Ne te gênes surtout pas !

Je me relève toujours en pleine course .

La baronne elle est où ?

J’arrive deux minutes bon sang !

Et merde, c’est quoi ça ? Vous avez vu dans quel état je suis ? ça va me prendre des siècles avant de tout remettre en ordre . Oui bon ça va ! le village en plein milieu d’une foret, elle-même en plein milieu d’une île mystérieuse, je l’ai noté ça va, pas de quoi en faire tout un plat !

Bon on y vas ?

C’est qu’il pleut je vous signal !

*Ca y est on y est !!!!*
Mon coeur bat la chamade, si ce n'est pour le baiser de Kheira il y a un instant, alors c'est de joie de retrouver la lueur du jour...
Enfin je l'aperçois après avoir entré dans cette faille avec Louison et Céli....Céli...Dieu seul sait si elle a reussi par s'en sortir...

Je m'agrippe sur le bord du tunnel et fourni un dernier effort pour me retrouver allonger sur l'herbe au coté de Kheira...
Ma tête me fait souffrir très légèrement mais l'air que je respire e remplie soudain de forces nouvelles.
Je reste là un moment, regardant le magnifique ciel bleu qui m'est offert.
Elle s'appele Kheira, elle me l'avait dit juste avant de sortir de ce trou miteux dans lequel nous etions.
Je toune la tête pour la regarder puis avec un sourire aux lèvres je lui dit.

Je m'appele Miguel...enchanté Kheira ! Très enchanté...

Je me redresse et l'embrasse sur la joue. Je m'en serais voulu de ne pas avoir rendu son baiser à une si charmante jeune femme.

"- Ils arrivent...j'crois."

J’ai failli attendre.
En même temps, c’est la baronne. Elle a du se péter un talon ou se fendre un ongle, la routine quoi.
Elle est pas la seule à arriver, je retrouve des visages familiers, vaguement familier…
Ici, quelques heures ressemblent à une éternité.

La petite Kheira… sexy… éh éh pas mal du tout…
Zuuut, monsieur muscle qui à l’air de jouer les colles aux fesses. A éviter sous peine d’emmerdes. Et les emmerdes, ça va, j’ai le compte et je dépose le bilan.
Pourtant…
Nan, trapp…
Faut toujours écouter sa raison, et la, elle me dit en sous-entendu « plus tard… ».

Booon.

Je veux pas vous inquiéter, mais nous on a la gosse couleur cadavre qui veut nous faire la peau.
Moi, je reste pas là.

Lady, baronne, vous me suivez sans discuter.
Johnny tu fais comme tu le sens, mais si tu croises Miss teint mort, je te conseille de pas rester trop prés d’elle.

Les autres, on s'envoit des cartes postales.

Kheira...
Plus tard...

Lady on te suit!
C’est parti pour la visite guide !

Ah, mon Trapp, toujours en train de reluquer de la nana, pour peu qu'il y en ait une pas trop mal foutue à proximité...
Là, d'ailleurs, juste maintenant, c'est la p'tite latino.
Et meeeeerde, j'avais oublié qu'il aimait plutôt bien les latinos...

-Lady on te suit!
C’est parti pour la visite guide !

On me suit ?? Oulah, ben vous avez pas peur de vous retrouver au fin fond d'un fossé, mes cocos ! Bon. Il vaut mieux les prévenir.

- Dites-moi...vous m'en voudrez pas si je vous paume en plein milieu de cette...heu...forêt ?

Devinez à qui je pense...qui je verrai bien se débattant au fond d'un fossé gadouilleux...
Oublie, Lady, tu dois pas être...
...Oui,oui je sais...pas rancunière...
Va chier !

Bon, on va peut-être se bouger, t'as dû oublier qu'il pleut des cordes...

On relève le menton, on se donne un air assuré et...
C'est parti pour la course contre la flotte dans c'te forêt à deux balles, la baronne qui vole derrière Trapp, accrochée à sa main.

Mais c'est pas vrai, c'est une véritable fourmillière ici !
Des tas de portes, des habitations, certaines sont même juchées dans les arbres...

- Une piaule !!! Enfin !!!

[ suite à la maison rouge ! ]

Miguel... Miguel... Miguel... oooooh tient la bien ! Sister tu deviens complètement barge là. Finalement l’air frais et la lumière du jour ça n’a pas que de bon effet sur toi, de même que le baiser sur la joue de ton latino !

J’ai le droit de le savourer non ? c’est le premier petit plaisir que j’ai depuis qu’on s’est échoué sur cette saleté d’île. Je vais même en remettre une couche, ma bonne conscience ! regarde !

Hop... Je me mets sur le flanc, face à lui, coude relevée, tête posée dans la paume de ma main, ma brassière improvisée baillant quelque peu par en haut. Hé hé ma conscience tu dis rien alors ?

...

Rho... et bien on va continuer. Hop là. Mes yeux se font biche, mes lèvres se font moue. Soupir.

On fait quoi maintenant... Miguel ?. Soupir. Je sais pas pour toi, mais moi j’aurai besoin d’un bon bain et de vêtements propres. Ce programme te conviendrait-il ? Battement de cils.

Alors t’en dis quoi ma petite conscience ?

Traînée... il est beau ton repentir !!!

Shut up et savoure ma conscience !

Par dessus son épaule, j’aperçois un petit groupe de naufragés qui s’en va vers une maison rouge. Peut être qu’on devrait les suivre... peut être pas...

[Vient de l'atelier dans les arbres]

Elle passait devant la fenêtre, se demandant s’il pleuvait toujours dehors quand son regard fut attiré par un attroupement quelques mètres plus loin. De sa cachette entre les arbres, elle ne voyait que des formes indistinctes qui semblaient fort agitées et bien mouillées.

Que d’animation soudain dans cette cité où il ne se passait rien à longueur de journée, où les gens étaient si difficiles à rencontrer.

Alors qu’elle les examinait, elle eu envie de les rejoindre, de savoir d’où ils venaient, comment ils étaient arrivés là. Peut-être apprendrait-elle ainsi comment elle avait pu atterrir dans ce lieu et pourquoi on l’y avait amené, car elle était sûre d’une chose, elle n’était pas venue d’elle-même.

Elle hésita encore quelques instants, cachée derrière les feuillages, à voir sans être vue, puis se décida à passer le seuil. Elle referma la porte derrière elle, sans bruit, comme pour laisser le mystère qui se dégageait de ce lieu bien enfermé entre quatre murs, puis parcourut silencieusement les quelques mètres qui la séparait du sol.

Elle était au pied de l’arbre, à l’abri du torrent qui se déversait des cieux et les regardait sans bien comprendre pourquoi ils restaient là sans chercher à se mettre à l’abri.

Ils avaient tous l’air très occupés…

Elle en était là de ses pensées quand elle vit un homme et une femme se détacher du groupe et partir en direction de la maison rouge. Elle se cacha derrière l’arbre lorsqu’ils s’approchèrent puis le contourna par la droite pour ressortir de l’autre côté. Devant elle un autre couple était un peu à l'écart des autres. Ils étaient allongés par terre et semblaient sortir tout droit de l’antre des enfers.

Elle s’approcha timidement vers eux et les regarda sans rien dire, intriguée. Alors qu'elle les regardait, elle se demanda si elle n'aurait pas dû rester cachée pour les étudier tout à loisir.

Elle recula donc de quelques pas pour ne pas les déranger.

La quiètude de cet endroit était remarquable. Le vent soufflait sur nous deux, nous apportant sa fraicheur. Cela faisait un moment que l'on avait pas senti sur nos peaux la douceur des rayons du soleil.

En me levant pour embrasser Kheira j'aperçois derrière elle comme un passage au coeur de la forêt...Cette dernière semble être aceuillante et en y pretant l'oreille, on pouvait entendre le bruits d'une cascade ou alors de ce qui semblait être un point d'eau.

Je regarde Kheira et l'invite à me suivre dans cet endroit ou l'on pourrait se désaltérer et peut etre même se laver un peu, car notre aventure dans la caverne du Gnome vert, nous a laissé une odeur putride sur nos vêtements ainsi que sur notre peau...

Nous avançons donc vers la forêt, laissant derrière nous cet horrible tunnel et tous les mauvais souvenirs qu'il nous a apporté.

En chemin, j'entrevois quelqu'un nous épiant derrière un arbre, malgré toute sa discrétion, le feuillage attire mon attention....

Il va le faire. Non. Son attention est soudainement détournée de moi pour se poser en un point derrière mon épaule. Frustrée, mouais. Tout vient à point à qui sait attendre sister. La ferme !

Debout à ses côtés, il m’invite à le suivre vers je ne sais quel endroit. Il a dû prendre acte de mes paroles et m’emmène vers un passage un peu plus déboisé que les autres. Au fur et à mesure que l’on avance un bruit se fait entendre, celui de l’eau qui coule. Bonnard ! on va avoir droit à un vrai bain !

Mes orteils en frémissent d’avance...

Un bruit ou alors une ombre... enfin bref quelque chose attire mon attention. De même que celle de Miguel aussi qui s’arrête tel un clebard aux aguets. Je suis son regard, et me mets à fixer un point dans les feuillages. Pas un mouvement. Pas un bruit.

Bon c’est pas tout mais y a un bain qui nous attends ! j’abandonne Miguel et traverse les quelques fourrés, m’égratigne les bras mais c’est rien comparé à mes précédentes aventures, contourne l’arbre et je tombe face à elle.

Jamais vu jusque là. Mais si c’est comme le prêtre, elle était peut être déjà là avant notre arrivée sur l’île. Ni une ni deux, je lui attrape le poignet, doucement - beh oui je suis pas une sauvage quand même hein ! - et l’emmène vers la lumière aux côtés de Miguel.

Regarde ce que j’ai trouvé Miguel. Un petit oisillon tombé du nid !

Soupir. Bon il semble que mon petit plan voluptueux tombe à l’eau. Pas grave, Miguel j’aurai tout loisir de le découvrir plus tard vu qu'on est pas prêt de quitter cette putain d’île.

Moi c’est Kheira, le charmant jeune homme c’est Miguel et toi comment t’appelles-tu ? tu nous comprends au moins hein ?

Les yeux grands ouverts elle surveillait leurs gestes, se soulevant sur la pointe des pieds pour voir à travers les buissons derrière lesquels elle s’était glissée silencieusement. Il y avait dans l’air un je ne sais quoi de romantique qui la laissait rêveuse tandis qu’elle surprenait les baisers timides qu’ils s’échangeaient alors que leurs yeux trahissaient une envie de se retrouver l’un et l’autre, seuls…

Elle sentait bien qu’elle dérangeait mais elle se disait qu’elle avait bien le droit elle aussi de rêver un peu, de participer à cet échange muet de deux envies qui naissaient, qu’elle ne dérangeait pas, qu’ils ne le sauraient pas…

La cascade avait attiré leurs regards, ils allaient partir et elle les suivrait sûrement, de loin, parce qu’il y avait tellement longtemps qu’elle n’avait plus vu personne, et parce que ceux là, elle ne savait pas pourquoi, ils avaient l’air si heureux d’être ensembles, que les voir était un bonheur qu’elle voulait partager.

Elle avait dû bouger, s’attraper au buisson et faire bruisser les branches car tous les deux s’immobilisèrent à quelques pas d’elle en regardant dans sa direction.

Elle recula doucement mais ne fit pas attention à la branche morte sur laquelle elle posa le pied. Lorsqu’elle s’arrêta il était déjà trop tard, sa présence était détectée et Kheira fonçait vers elle.

Elle posa sa main avec douceur sur le bracelet qui enserrait son poignet, la marque de sa diffamation, la raison pour laquelle personne ne s’approchait jamais d’elle. Elle n’y prêta pas garde ou ne trouva pas cela chose étrange, elle la sortit simplement du fourré pour la ramener vers l’homme.

Les gestes étaient doux, il n’y avait pas de menace, pas de crainte à avoir et pourtant ses yeux s’agrandirent d’effroi quand elle se vit emporter de la sorte.

Elle revit ces hommes enfoncer la porte de la chaumière où elle vivait avec sa mère, elle les revit se jeter sur elles, les immobiliser en leur maintenant les mains derrière le dos, elle les revit les emporter tout en leur lançant des insultes qui l’avaient fait pleurer.

Pleurer, elle n’avait plus arrêté, enfermée seule dans sa cellule, lorsqu’elle entendait sa mère crier sous la torture, lorsqu’elle entendait ces mauvais hommes qui la rapportait dans la cellule voisine, quasi morte, ensanglantée, et pliée de douleur.

Et puis, elle revint dans le présent, posa son regard sur l’homme puis la femme qui lui tenait toujours le poignet. Dans leurs yeux il n’y avait pourtant pas de haine, pas d’envie de tuer, pas cette lueur qu’ont les chasseurs quand ils savent leur proie à leur merci.

Elle baissa les yeux sur ses haillons, et étreignit le tissu de sa robe avec sa main libre avant de murmurer timidement.

« Je m’appelle Graceella …

Excusez moi de vous avoir regardé, je ne le ferais plus, ne me frappez pas s’il vous plait. »

Ses yeux teintés de larmes s’étaient relevés pour les supplier tandis qu’un frisson d’angoisse parcourait sa colonne vertébrale de bas en haut.

Sans réfléchir un seul instant et entrainé par sa fougue, la jeune Kheira se dirigea dans les fourées et alla à la rencontre de ce qui semblait nous observer.

Tout d'abord, je me suis senti un peu mal à l'aise devant tant de précipitation, car n'oublions pas que c'est avec cette même soif de découverte et aussi cette insolence, que la jeune métisse avait découvert la faille et prit le devant dans le tunnel...que d'expériences désastreuses...
Mais rapidement je me suis souvenu du cadre idyllique qui régnait ici, il était impossible de tomber sur des choses ou des personnes malveillantes...

Quand elle sortit enfin pour me rejoindre, elle tenait par la main, une fille vetue de haillons, qui semblait venir d'une mine de charbon tellement sa peau avait un teint noiratre.
*Un bon bain ne lui ferait pas de mal à elle non plus...*

Elle a un regard perdu et triste. Elle marmonne très bas son prénom à la demande de Kheira, et s'excuse de nous avoir épier de la sorte en nous demandant d'épargner sa vie !
*Elle semble être ici depuis un bon bout de temps, peut etre une connaissance du Père Fausto...*
Je m'approche des deux femmes puis prend la main de Kheira pour lui faire relacher son étreinte sur la jeune indigène.

Kheira...ne voit tu pas qu'elle est effrayé ?
Bonjour Graceella...relever la tête je vous prie, nous ne vous feront aucun mal ! Nous sommes en quelques sortes des échoués dans cette endroit, et nous avons fait la connaissance d'individus plutot hostiles ces derniers temps c'est pourquoi nous nous montrons très prudents...

Je lui sourie pour lui faire savoir que nous sommes là en amis. Si cette personne est une des rescapés comme le Père Fausto alors nous allons apprendre beaucoup sur cet endroit...

La main de Kheira relâcha son poignet et elle s’empressa de cacher sa main derrière le dos. Son regard retombé sur le sol suivait une fourmi emportant le cadavre d’un moucheron jusqu’à une motte de terre qui semblait être son logis.

Elle releva la tête sur la fin de la phrase de Miguel, les yeux paniqués.

« Hostiles ! Vous les avez vu alors !

Ne vous approchez pas d’eux, ils sont mauvais.

Ils rodent quelquefois la nuit dans la cité … ils me font peur… »

Les yeux fuyants, elle s’arrêta pour réfléchir et reprit soudain, d’une voix si faible qu’on aurait pu croire qu’elle se parlait à elle-même.

« Vous aussi, ils vous ont conduit ici… »

Puis d’une voix plus forte

« Vous êtes nombreux ? », en relevant la tête résolument.

D’autres questions se bousculaient dans sa tête mais elle ne voulait pas les effrayer, leur montrer sa peur, ses inquiétudes. Ils auraient bien le temps de savoir…

La frapper ? c’était bien la peine que j’attrape son fin poignet avec des pincettes pour ne pas passer pour une barbare. On doit vraiment avoir une mine affreuse pour qu’on lui fasse si peur... enfin peut être pas pire que la sienne. Elle aurait bien besoin d’un bon bain aussi.

Miguel pose sa main sur la mienne pour me faire lâcher prise tout en me sermonnant. Mouais on me prend vraiment pour une brute, alors que j’ai tout fais pour ne pas l’effrayée. Enfin bon... je vois pas pourquoi ça m’étonne encore. On m’a toujours prise pour ce que je n’étais pas !

Les justifications de Miguel semblent faire mouche. Paniquée, elle relève son joli minois vers lui et appuie les dires de Miguel en surenchérissant. Bon bah au moins on s’est que même dans cette foret on est pas à l’abri et qu’il va falloir surveiller ses arrières.

Notre environnement me paraît moins féerique maintenant, et c’est des regard de bête traquée que je lance en direction des fourrés.

Si on est nombreux. Au début on l’était oui. Mais vu que tout ce petit monde s’est dispersé, dur de savoir combien d’entre nous sont encore en vie.

Oui on était nombreux. Mais au vu des derniers événements qui nous sont arrivés à Miguel, moi ainsi que deux autres hommes, je ne sais pas si les autres sont encore en vie. Depuis qu’on a quitté la faille on a vu qu’un petit groupe partir en direction de la maison rouge la bas, dis-je en pointant le doigt vers ladite maison.

Mon regard suit mon doigt. peut être qu’on devrait les rejoindre après tout. Mais après un bon bain alors parce que ça commence sérieusement à me démanger toute cette crasse.

On était parti pour faire notre toilette vers la cascade. Et vu qu’il hors de question de vous laissez seule ici, maintenant que nous savons que le danger est toujours présent, vus allez vous aussi prendre un bain.... d’ailleurs vous en avez autant besoin que nous, commentais-je, en passant mon index sur son nez, index qui en revint le bout tout crasseux. Et je me fis un malin plaisir de l’agiter devant elle pour qu’elle comprenne.

Nous nous sommes des naufragés, mais vous comment êtes-vous arrivée sur cette île ?

Tout en attendant sa réponse, je me met en marche lentement vers la cascade.

Ils rodent quelquefois la nuit dans la cité … ils me font peur…

Ma peau, qui était adoucie par les rayons du soleil, vient de se frisonner de nouveau comme si les quelques instants à la sortie du tunnel n'etaient qu'un rêve...

Je ressens une boule dans ma gorge qui revient comme lorsque je me suis retrouvé en face du monstre mi-homme, mi-robot dans la caverne. Puis elle redescent et me prend le ventre, ne me laissant aucun répit.

Mon regard redevient soudain plus dur et je scrute les environs, pendant que Kheira finit, par une touche humouristique, en parlant de l'état de crasse dans lequel se trouvait notre nouvelle connaissance.

*Entonces nous ne serions pas seuls ici non plus ?! Cet endroit tan féerico soit il, renferme aussi des bêtes étranges et hostiles...*

Je me garde de montrer ma peur renaissante aux deux jeunes femmes, il fallait bien que quelqu'un reste lucide pour protéger le groupe...
*Le tunnel...Haz como en el tunel...*

Tandis que nous marchons en direction de la chute d'eau, je regarde Graceella qui se prépare à nous dire comment elle est arrivée ici même...

Haaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa

Vous connaissez Jenny? Non? Alors vous n'imaginerez pas que derrière ce cri, sous cette silhouette qui avance maintenant à la vitesse astronomique d'une limace écrasée se cache une jeune fille tout à fait presque normale...

De toute façon, elle est passée, elle ne s'est pas arrêté. Elle n'a même pas levé la tête. Peut être aurait-elle dû...

Bouing

C'est à peu de chose près le bruit qui résonne dans ma tête qui est venue s'encastrer dans un arbre. Même pas mal! Enfin si, mais pour l'instant, je suis trop sonnée pour comprendre que je viens de m'éclater le front. Quand ma main osera venir frotter cette zone, je pourrais sourire. Parce que j'ai maintenant le top du tatoo en relief. Et à un endroit où tout le monde le verra forcément.

Mais pour l'instant, je vais rester un peu là, assise, dans la même position que quand je courais dans la forêt. Et quand mes jambes arrêteront de courrir, je me relèverai. Mais pas pour l'instant. ça tourne trop, en plus.

Elle se mit à loucher en suivant le doigt de Kheira qui, après avoir montré le groupe qui s’était élancé vers la maison rouge, se posa sur son propre nez. Elle pu rougir tout à satiété lorsque le doigt retiré montra la couche de poussière qui la recouvrait.

C’est vrai qu’elle devait avoir triste mine mais jamais elle n’avait trouvé le courage d’aller se baigner près de cette cascade pourtant si proche. Sentir l’eau sur son corps était devenu un supplice et elle avait beau se raisonner, elle n’arrivait pas à se convaincre qu’elle ne risquait rien.

La vue d'une trop grande quantité d'eau la terrorisait...

Elle se contentait donc d’une toilette de chat au petit matin lorsqu’elle arrivait à recueillir suffisamment d’eau de pluie dans un seau dédié à cet effet.

Lorsque Kheira commença à prendre la direction de l’étang, elle resta interdite tout en la regardant s’éloigner. Miguel lui aussi se mit à avancer et elle n’eut pas d’autre choix que de leur emboîter le pas.

Elle traînait des pieds tout en cherchant une nouvelle fois réponse à cette question qu’elle s’était posée maintes fois.

Elle avait pris un peu de retard et couru pour se remettre à leur hauteur.

Vous êtes venus en bateau alors !

Elle reperdit du terrain lorsqu’elle s’arrêta au milieu du chemin, réfléchissant à haute voix.

Moi je me rappelle pas, je ne crois pas que j’étais sur un bateau…

Puis elle couru à nouveau pour arriver en même temps qu’eux en vue de la cascade.

[hrp : suite à la cascade ?]

Pfff...
Devient lourde la blague, là...

Vie de meeeerdeuuh.. Putain je crois bien que je faisais un rêve agréable avec des femmes et tout, si si..

Et beng ! La flotte.
R'marquez y'a des pays où ils disent chaque année on aura une meilleure moisson l'année prochaine.. Et Beng ! La dèche ( )

Alors j'ai ramassé ma lampe torche et ma pierre en forme de croix, pis j'ai couru, couru couru couru.... Dans la confusion j'ai laissé s'envoler ma couverture de survie, laissé mes fringues prendre la flotte.. J'ai couru à travers la forêt pieds nus, en slip, oui oui, m'écorchant joyeusement les membres, me ruinant la plante des pieds, putain...

Et toujours ma pierre à la main...
Pourquoi je tiens toujours à l'emmener avec moi cette cochonnerie ?!!

Y'en a marre de ce naufraaaage ! V'nez nous chercher à la fin quoi, merde !


Couru couru couru...

Puis la pluie s'est arrêtée.
Puis je suis tombé au sol, épuisé, pataugeant dans une flaque d'eau boueuse, déchet parmis la crasse, dans mon élément, là où je devrais rester, là où je compte bien crever... Je m'y vautre sur le dos, dans cette mélasse qui s'insinue partout sur mon corps.... Et je vois à la verticale devant moi....

Chic.
Un parcours aventures.

Une cité. Enfin, un village suspendu.

Je n’ai jamais rien vu de pareil, à part dans des films pour adolescents boutonneux. Qu’est-ce que ça peut bien être que ces trucs là ? Et s’il y a tout un village, c’est qu’il doit y avoir également des habitants ! Et les habitants qui nous sont apparus n’étaient pas exactement des vahinés couvertes de colliers de fleurs nous souhaitant la bienvenue au son du tamouré.

Je reste sur mes gardes lorsque je m’approche d’un groupe en grande discussion avec une jeune femme d’allure étrange. Son accoutrement et son attitude jure avec celles des autres naufragés, elle fait plutôt penser à quelqu’un de… décalé, un peu comme le cureton…

« Je vous prie de bien vouloir excuser mon outrecuidance mesdames, monsieur, mais je ne crois pas que cette jeune personne était à bord du navire… pourriez vous m’éclairer sur le sujet ? »

Funérailles, ils sont déjà partis.

JE me retourne un instant pour voir qui arrive derrière moi.

[Arrivant du coin de verdure]

Aidant Rayana, devenue tout d'un coup très faibel à la vue du missionnaire qui portait quelques blessures, je m'acheminait lentement vers un étrange endroit. Curieusement, j'éyais comme guidé, aàtravers arbre et buissons, vers un lieu inconnu et pourtant que je semblais connaitre inconsciemment.

Et puis, nous arrivâmes enfin dans une immense cité perchée en partie sur la cîme des arbres, mais dont certaines constructions étaint à même le sol, parmi fougères et hautes herbes, et aux pieds des arbres.

M'engageant sur un petit sentier taillé dans la roche, et soutenant encore Rayana, j'étais émerveillé par une telle beauté d'achitecture, mélant nature et humanité dans une parfaite harmonie, complexité et simplicité se touchant du doigt, voir ne faisant qu'un.

"Rayana... Avez vous déja vu pareille cité? C'est magnifique. On dirait que la nature même à forgé ce lieu pour nous accueillir, comme pour nous inciter a oublier nos méfaits et nos soucis. C'est prodigieux que pareil endroit existe sur cette île. je me demande qui à pu faire cela"

Mon visage s'assombrit alors un peu. Qui avait donc fait cela, et pourquoi surtout? Etait ce le monstre que j'avais vu en rêve? cette cité était-elle même habitée?

Incapable de répondre, je me tournais vers Rayana, voyant si elle se faisait pareil soucis que moi

La membrature crispée, la tête lourde, je suis les autres, coi et marmiteux, priantsans grand espoir pour que personne n'ait remarqué les signes...

Ce n'est que lorsque le groupe enfin fait halte que je me laisse choir lourdement sur le sol.

C'est là grand patiment que je ressens.
Je releve le chef et là...

Non.... pourquoi a-t-il fallu qu'ils viennent ICI ? Ne se rendent-ils pas compte ?

Seigneur, pourquoi m'éprouvez vous ainsi ?

Et on suit le troupeau... encore et encore, j'en peux plus et j'en ai ma claque de ce bordel...

J'suis crevé j'ai mon ventre qui fait le bruit d'une twingo mal équipée... (ah non c'est pas ca :p) d'un animal sauvage du genre que j'prefere taire sa description enfin bref et pour couronner le tout j'suis trempée jusqu'au os et mon sac aussi...

Je regarde Fausto les marques sont toujours présente et vu comment il tombe au sol il a besoin d'un peu de repos et moi d'une bonne douche...

Je m'accroupie près de lui, prenant ses mains et les tournants de façon a voir les paumes... Chacune d'elle présente un stigmate... je lève le regard vers lui...

-Il vous faut vous reposer Fausto ensuite nous parlerons... venez avec moi on va bien trouver un endroit tranquille...

[hrp : direction la grande maison pour commencer]

Je reste là, postée fièrement sur mon postérieur, les jambes et les bras croisés. Et je regarde autour de moi. J’ai cru voir Sven, mais je ne suis pas sure. Nan, c’était pas lui. C’était un gars en slip qui se trimbale un caillou… Ben si, c’est lui! Il est où, je le vois plus! Il doit pas être bien loin… Pendant que mon regard en cherche un autre, l’une de mes mains part à l’aventure, tâtonnant le sol autour de moi. Quelques brins d’herbe abandonnent leurs racines, alors que j’observe tout un groupe qui vient d’arriver. Je les vois, mais eux? Je les appelle? Je leur fais signe? Non. J’ai décidé d’attendre là, au pied de mon arbre où il fait bon fait bon fait bon, que quelqu’un vienne me chercher.

Je ne les quitterai pas des yeux. C’est le moment de voir si j’ai des pouvoirs télépatétiques. Concentration extrême, qui inclut bien évidemment fonçage de sourcil, plissage du front, bouche en cul de poule et arrêt de la respiration.

Toi, là… Oui, toi! C’est Jenny qui te parle! Je suis dans ta tête… Ne lutte pas, c’est plus fort que toi! Tourne la tête, regarde-moi! Je suis là!!!

…

Je suis là bordel!

Bon, je vais pas non plus mourir auto-étouffée pour cette bande de nazes. Pis ma main à trouver un truc, là. Un bout de bois. Mais pas n’importe lequel. Ce devait être un truc pour construire les cabanes perchées, on voit bien que ça a été taillé. Et ça me donne une idée.

Farfouillage de la valise au trésor, trifouillage en tout genre, un nœud ici, un autre là… Parfait! Il me faut un autre truc. Là! Nickel chrome!

Attation!

J’aurai pu crier, mais je préfère pas. C’plus rigolo s’ils s’y attendent pas. Alors j'ai juste chuchoter à ma propre oreille.

Pouf!

Touché! J’ai visé un peu au hasard, mais j’en ai eu un. Avec un bon projectile et un peu d’entraînement, je vais devenir invincible avec mon lance-pierre!