Les coursives bâbord

Vous n'êtes nulle part en particulier ?

Alors vous êtes ici.

D'un côté les parois de métal, des portes. Fermées, pour la plupart.

De l'autre, l'eau.

Devant, derrière... la coursive.

[venant du grand salon]

Entrouvrir la porte et se glisser, se glisser.

Dehors, refermer la porte s'y adosser. Respirer, doucement, respirer.

Ma cabine
Ma valise
Le médicament
Vite

Bon sang tout tourne, tout tourne...

Ma cabine, ma cabine, trouver ma cabine...

Trébuchante, vacillante, elle s'éloigne le long des coursives, manquant s'étaler à chaque pas, le soufle rauque.

Et puis le coup de bol : la porte, et le numéro dessus.
Sa cabine.
Elle s'y engouffre.
S'y enferme.

John marche le long des couloirs humides du paquebot.

"Pas possible... Comment ils veulent s'en sortir avec un équipage inexistant..."

Ces yeux virevolte sur les parois, a la recherche d'oxydation... d'amiante, ou autre produit pouvant générer un quelconque bénéfice au poid...

[hrp : Axelle et moi venons du pont supérieur]

Nous voilà partis vers les escaliers, malgré la sensation que ca va pas être la joie. Pourtant, elle est légère, sa peau est d'une douceur incomparable, et son parfum ... un délice. Mais le problème c'est qu'en clopinant, on est pas près de manger. Enfin, c'est mieux que de rester là...

Après quelques mètres qui parurent plus long qu'on ne peut l'imaginer avec deux jambes valides, nous voilà arrivé aux escaliers. Je sent son souffle devenant rapide... la situation l'affaiblirait ? Nous voilà descendant les escaliers marche après marche. Cette façon de descendre les marches est tellement ennuyeuse, que je me surprend à perdre ma concentration et à écouter son petit coeur dut à la proximité de nos deux corps. Ainsi, elle as un coeur ? Au premier regard, on en douterais tellement elle est insensible à mes paroles.. Mais apparemment, il y a bien un petit coeur tout fragile qui bat dans cette petite poitrine.

Rhaaa mais à quoi je pense moi, je sent que son corps m'emmène dans une chute inévitable. Je savais bien que c'était une mauvaise idée... Mais hélas, je ne peux pas la lâcher sinon elle va encore me dire que je sert à rien ! Et nous voilà descendant les escaliers dans une position à laquelle on ne s'y attend pas. Je crains le pire, le contact avec le sol qui arrêtera notre chute.. Je ferme les yeux...

... et non, plutôt doux et agréable le choc... j'ouvre les yeux... nous voilà nez à nez, elle en dessous et moi au dessus. Rha c'est bête que j'ai pas une rose entre les dents, ca aurait fait un parfait tableau. Je la regarde, plongeant mes yeux dans les siens, je sent son souffle régulier et agréable... puis soudain...

... mon visage se rapprochent du sien... je ne peux réfrèner mon corps... quand soudain, BAAAAAAMMM ! La valise que j'avais mise de côté, celle qui pèse deux tonnes, à cause de cette chute effroyable se retrouve à tomber dans une position plus stable. Je sort de mes pensées, et la regarde en lui disant :

Je crois que je vais te porter, ca sera plus simple et on gagnera du temps. Ca me ferai mal au coeur si on arrivait après la fermeture du salon et que tu crevait de faim... Laisse moi t'aider à te relever.

Je me relève et soudain, je sent une douleur lanciner dans tout le long de mon dos. Rhaaaa sayez je me suis fait mal avec cette histoire. Mais bon, faisons semblant de rien, j'ai une miss à porter...

Je passe mon bras droit sous ses bras, mon bras gauche sous ses genoux et nous voilà partis à traverser les coursives avec vue sur la mer, ... enfin... la jetée du port.. pour la miss. Je prie silencieusement pour qu'il ne nous arrive rien jusqu'à chez le médecin... Je lui lance comme ça, pour montrer que je m'inquiète pour elle :

Est ce que tout va bien ? Tu survis ?

... et je souffre en silence, peut être est-elle légère mais j'ai mes vertèbres qui joue à saute mouton avec mes nerfs...

Bien éduquée, j’lui laisse quelqu’instants pour r’prendr’ son souffle mais faut pas qu’y m’prenne pour une carpet’ non plus ! Pour lui montrer qu’mon dos trouve la position désagréable, j’lui fais une p’tite grimace et attend qu’y s’relève sans trop l'montrer en surface.

Enfin y s’décide à m’montrer qu’il est vivant, j’attends avec impatience qu’y m’y libère d’sa présence. J’pousse un soupir d’soulag’ment quand j’sens qu’l’attente va plus trop tarder. J’en suis pour mes frais quand j'comprend qu’au lieu d’s’éloigner c’est un rapproch’ment stratégique qu’y m’fait là !

Ma valise pour une fois s’met d’mon côté, elle trouve l’moyen d’me sauver dans l’pire des moments. J’savais bien qu’elle servirait un jour prochain ! Comme quoi faut jamais désespérer dans la vie, c’est au moment où on s’y attend l’moins, qu’les événements s’mettent d’vot’e côté !

Et bé, j’l’ai échappé belle ce coup là, ya pas à dire faut qu'j’m’éloigne de c’mec là. En y repensant, j’me d’mande même si cette chute dans l’escalier, c’était pas un d’ces coups du sort qu’il aurait programmé par inadvertance. J’avais du mal à croire aussi qu’j’me sois emmêlée les pinceaux au point d’passer cul par d’sus tête !

Tout ça pour en arriver à un résultat pas glorieux ! J’sais pas où il a trouvé c’t’idée qu’maint’nant qu’le sol était plat j’avais b’soin d’me r’trouver dans ses bras, mais c’est bien les pieds au d’sus du sol qu’il a fallut qu’j’termine le parcours. Il a même poussé l’vice à un moment donné pour m’d'mander si j’survivais. J’ai préféré rien répondre, j’crois qu’j’en s’rai d’venue désagréable !

On est enfin arrivé à destination. Y m’tarde maint’nant qu’y m’confie au méd’cin pour qu’y m’remette sur mes pieds. J’aime décidément pas qu’on m’assiste de trop près !

[hrp : suite dans l’infirmerie si dieu le veut]

Viens par là toi !

Elle l’entraîne un peu brusquement dans les coursives et la plaque contre le mur. Personne aux alentours. Là, juste à côté, à peine quelques centimètres d’elles, il pleut à torrent… il ne fait pas froid mais l’air est humide, rafraîchissant cette nuit… une légère buée s’échappe à mesure qu’elle parle…

Viens par là j’te dis ! Alors… qu’est-ce qui s’passe Kheira ? Depuis quand t’en est réduite à jouer les putains de pickpockets pour t’payer ta dose, hein ?!

Coup d’œil à droite, à gauche… toujours personne. Elle s’colle à elle, sa main vient attraper son cou, relevant son menton, tête en arrière, la voix s’fait plus menaçante…

Putain Kheira… t’es tellement raid qu’tu m’as même pas reconnue dans cette salle de poker… j’hésite à répandre ta cervelle sur ce mur ou à…à...

……

… ouais, on verra plus tard pour ta cervelle…

Elle relâche la pression de sa main sur le cou de Kheira, la fait passer sur sa nuque, la rapproche d’elle, se rapproche d’elle, jusqu’à ce que leurs lèvres se confondent pleinement, fougueusement… pas de caresses qui frôlent, pas de mots doux, pas le temps… ou trop de temps perdu au contraire…

Je comprends pas trop ce qui se passe là. De la salle de poker surchauffée, je me retrouve dans la coursive, gifflée par l'air frais. J'ai la tête qui tourne tellement j'ai soif.

Elle m'a plaqué contre le mur. J'essaie de me débattre mais je suis trop molle. Veulent pas répondre mes membres. J'aurai pas du faire un mélange d'amphet et d'exta... Elle me parle et ses mots m'arrivent déformés. Je la comprends pas la meuf.

Elle se rapproche, se colle à moi. Et sa mère... ce contact m'est familier. Quelque chose essaie de se rappeler à mon souvenir mais j'arrive pas à...

Ce baiser avide, dominateur, je ne le connais que trop bien. J'en ai rêvé tant de fois. Un sursaut d'énergie gonfle en moi... énergie vraiment ? sois lucide pour une fois sister... Un sursaut de désir oui !

Je lui réponds, étanche ma soif, enserre sa taille fine de mes bras. Elle m'a tellement manqué. Manqué... Tara... Je me souviens... Que le monde est petit.

Tara !!!! cette chienne... je devrais la repousser, l'insulter, la ruer de coups, la crever pour la manière dont elle m'a laissé tomber. Mais je peux pas. J'y arrive pas. C'est Tara... cette bombasse c'est comme une drogue. Une fois qu'on la goutte, on l'a dans la peau.

Mes mains glissent sur ses deux lunes, les rapprochent contre mon bassin. Quel souvenir. Et si j'étais dans un mauvais trip ? qui me dit que c'est bien Tara et pas un autre gus qui en profite.

A contre coeur, je quitte ses lèvres. Et d'un ton suppliant :

"Bébé... dis moi que t'es bien réelle !"

Pas de doute... C'est bien Tara. Personne qu'autre qu'elle connaît notre histoire à Cuba... là ou tout à commencer. Et comme par le passé, je la laisse faire, m'entrainer sous cet escalier, m'enlever mon top. Je devrais lui dire « bas les pattes sister, toi... moi... y a plus moyen ! » Mais je m'écrase et même mieux, je gémis sous sa bouche gourmande, me cambre en arrière. J'ai envie de me claquer la tête contre le mur tellement que c'est bon de la retrouver.

J'essaie de la détourner de son but lorsque ses lèvres descendent sur mon ventre. J'arrive à parler entre deux halètements. Y a vraiment qu'elle pour me faire ce putain d'effet, pour me rendre aussi docile !

Tara... hon hon... Nouveau ? Oui... Rrrrr.... en bas ? Non... y a un connard de Juan... hou hou hou...qui l'a arraché avec ses dents !

J'en peux plus, faut que je la touche là de suite, sinon je réponds plus de rien. Mes mains s'enfoncent dans ses cheveux, s'y agrippent pendant qu'elle darde de sa langue mon nombril. Cette langue... ces fourmillements qui naissent dans mon bas ventre... Je veux lui rendre la pareille. Je l'entendre gémir, hurler au point que tous les passagers du bateau se rameutent pour voir qui c'est qui crève !

Mes mains tirent sa tête en arrière, offrant à ma vue ses lèvres gonflées, la forcent à se redresser. Faut qu'elle se rende compte que j'ai changé, que je suis plus la petite Kheira de ses souvenirs, que le petit jeu dominée/dominatrice n'aura pas lieu ce soir. Toutes les larmes que j'ai versées à cause d'elle, elle va les payer maintenant.

Petit jeu de jambes. Retournement. Maintenant c'est elle qui se trouve appuyé contre le mur du rafiot. Je titille ses lèvres de la pointe de ma langue, les redessine et m'y engouffre comme une assoifée... Paye ta cruauté Tara... Ma poitrine nue se colle contre la sienne, s'y frotte, asticote de leur pointes durcies les siennes. Paye... paye... paye... Ma jambe gauche s'insère en les siennes, mon bassin s'appuie un peu plus contre le sien, entamant un déhanchement sur un fond de zouk love qui se s'entend que dans ma tête. Malgré moi, je surprend mon genou gauche à remonter le long de son aine. Il remonte toujours plus haut, jusqu'à narguer le barrage de tissu qui le sépare de but.

Tara... Tara... t'es toujours aussi bonne ma grognasse, toujours aussi dominatrice... Je me souviens de tout... des petits moments de plaisir comme du mal que tu m'as fait. Je pourrais te crever là à l'instant mais j'ai plutôt envie de te montrer tout ce que t'as perdu durant toutes ces années ma lopsa !

Bonnard elle se laisse faire sans résistance. C'est pas normal ça. La connaissant la Tara, elle a quelque chose derrière la tête. Mais je vais pas m'arrêter en si bon chemin, surtout quand je vois qu'elle est aussi chaud bouillante que moi.

Elle fait mumuse avec les doigts de ma main droite. Toujours aussi experte voire même plus qu'avant. J'imagine le paquet de partenaires qu'elle a eu et ça me fout en rogne. Elle glisse ma main gauche dans son pantalon de cuir. Le bout de mes doigts effleurent d'abord le tissu de sa culotte, caressent au travers de la toile son mont vénus. Mont vénus... putain sister, t'as de ces mots quand tu craquottes ! Ta gueule !

Je frissonne sous l'excitation du moment et je veux qu'elle en fasse autant. Pétard, et dire que j'ai pas pris une seule pilule depuis un petit moment. L'effet Tara ça... la seule qui pourrait me sevrer. Ma bouche descend le long de son cou, le frôle de mes dents, le titille de ma langue. Arrivée au creux de celui-ci, j'y dépose un léger bécot et je reprends ma route direction ces deux globes qui m'hypnotisent. J'y niche mon visage, frotte mon bout de nez contre les deux et là... Putain de bordel, je me mets à chialer, à hoqueter. Trop d'émotion d'un coup ? Un reste de spleen ? Naaaaaan Pas maintenant.

Tara... arrêtes ta passivité à deux balles et passe à l'action. T'en crève autant d'envie que moi !!! J'en peux plus là !!! dis-je en reniflant.

D'entre nous deux, elle a toujours été la plus masculine... et de voir les rôles inversés... ça me perturbe grave ! enfin ça ne m'empêche pas de glisser doucement le bout de mes doigts sous ça petite culotte pour me perdre dans sa moiteur.... hooooooou qué caloooor !!!

Aieeeeeeuh... Elle y va pas avec le dos de la cuillère. Mais son orgasme fulgurant vaut toutes les excuses du monde. Putain de voir son regard brillant, égaré, ses lèvres roses gonflées de désir, ses pommettes rougies, son souffle cours. Putain trop bon !!!

Oui ! oui ! soit active bébé. Ca c'est ma Tara, celle de mes souvenirs qui est capable de me faire grimper au rideau en deux trois coups de langue. Elle m'enlève mon baggy, et niche sa tête entre mes cuisses. Je fonds littéralement, ai l'impression de ne faire plus qu'un avec le sol métallique du rafiot, tellement je brûle de l'intérieur. Une main posée sur la première marche de l'escalier, l'autre plaquée au mur, mon corps se cambre sous l'assaut de tara. Mon bassin se relève pour aller au plus près d'elle, mes pieds se dresse sur la pointe des orteils.

Je me mets à tanguer dangereusement contre sa bouche avide, à pousser un cri strident à... Mais attends c'est pas moi tout ça !!!! Mes yeux s'ouvre subitement et putain de merde c'est quoi ce bordel !!! Le bateau tangue réellement, de plus en plus fort. Et va y que je me cogne contre l'escalier puis contre le murs.Outch... Aieeeuh... Pourquoi maintenant !!! c'est trop pas juste !!! j'ai même pas joui, putain de ta mère en string léopard à paillettes !!!

Et ce que j'avais pris pour mon cri de volupté bah je sais pas ce que c'est mais ça crisse, c'est assourdissant et ça n'en fini pas ! putain.... on dirait que c'est la coque qui trinque ! Sa mère... on a pas été réunie moi et Tara pour crever sur ce bateau pourri !!! je l'avais dit que je le sentais pas ce voyage...

Les vitres explosent et heureusement pour nous, notre abri de fortune nous protège des bris de verres qui auraient pu nous amocher. le fracas d'objets qui passent par la fenêtre pour s'écraser dans la coursive. Quel vacarme !

Un mouvement attire mon regard... nos sapes qui glissent vers le bastingages, prêts à passer par dessus bord entre les barreaux. Je me débats avec les membres de tara, arrive à la repousser et je cours. Euhhh... non je cours pas j'avance aussi vite que je peux à quatre pattes, le boule et les roberts à l'air vers nos fringues.

Naaaaaaaaaaaaan !!!

Putain de chance à deux balles, j'ai juste pu mettre la main sur mon top. Mon baggy est à la flotte de même que le gilet et le top de Tara. Et bien on est pas dans la merde si on doit évacuer le rafiot d'urgence. J'enfile mon top. J'aurai du prendre un sweet si j'avais su car là en string avec un top qui révèlent mon nombril, les jambes et les mains ensanglantés par les bris de verre sur le pont... j'ai l'air d'une tepu entrain de tourner un snurf movie !

La chevauchée folle du bateau se calme. Le crissement aussi. J'avais pas fait gaffe que les luminaires s'étaient éteints. Seule la lune illumine le beau visage de Tara lorsque je me tourne vers elle.

Tara... Tu n'as rien ? c'est quoi ce bordel ?

…Il est malaaaadeuuuuh completement malaaaadeuuuh
Et il me laisse seulllle le soir avec mon désespoiiiiir

Suffit ! Sors ! Allez houste ! du vent ! va manger dehors !

Ca fait des jours que Parain est malade et me laisse enfermée avec lui dans la cabine. Il m’a dit qu’il y avait un grand buffet avec tous pleins de gâteaux.
Seule avec mon lapin j’avance vers le salon « Orchestra ».

Il me fait un peu peur ce grand bateau tout semble silencieux puis un grand bruit, des cris des gens qui courent de partout. On me bouscule.
On me marche dessus.

Je, je comprends rien. Hébétée, je reste plantée au milieu du passage. Vlan ! On me pousse contre le bastingage. Ma petite tête cogne fort contre.

Terrorisée, je me réfugie sous un banc en attendant qu’on vienne à mon secours. Collée à Pinpin, je m’aperçois qu’il y a du sang. Je cherche d’où ça vient
mais c’est pas lui c’est moi, j’ai du sang collé à mes cheveux.

Me suis coupée ! me suis coupée ! MAMAAAAAAAAN ! MAMAAAAAAAAN !

Je pleure tout ce que je peux, cachée sous mon banc…

"Bon... ce paquebot commence a prendre des airs tres inquietant!"

Fallait pas dire ca John... la vu d'une paire de lesbienne se broutant le minou parfait l'image degrader du navire en perdition...

Mais y a quand meme des choses qui depassent les bornes... la petite fille sanglotante sous le banc, a la vu des deux chaudasses trop occupé par leur clito irrité...

John s'approche de la petite fille, et s'intercale de facon a lui caché toute possibilité d'observation vers l'orgi qui se trame non loin.

"Allons mademoiselle? Il n'y a personne qui s'occupe de toi ici?"

Le vieux buisness man fourre (NON IL FOURRE RIEN DANS LA PETITE FILLE§!!!!! BANDE DE SALASSE!!!!) sa main dans sa poche et en sort un mouchoir proprement plier en quatre.

"Aller! Met ton doigt la dedant...( DANS LE MOUCHOIR!!! PAS AILLEUR!!!! JE VOUS VOIS VENIR!!!!). Prend ton lapin, on va aller s'assoir un peu plus loin"

C'est assez marrant de voir le visage du PDG de GibsonTec passer de celui de requin des finances... a celui du grand pere qu'il ne sera jamais...

La tête plongée entre les cuisses de Kheira, j’prends mon dessert et j’en redemande sans rien capter de c’qui s’passe autour… rien à foutre de cette sensation de vide… rien à foutre de ce raffut métallique comme si l’bateau se brisait en deux… rien à foutre des lampadaires qui éclatent les uns derrière les autres !

Mais putain, j’en ai pas rien à foutre quand j’suis proj’tée contre les marches en acier de l’escalier, pas rien à foutre quand ma tête s’explose dessus… quoique, ça me calme, j’vois plus rien, y’a plus que ce vrombissement sourd qui m’martèle les tempes… j’me sens partir…

………


"Tara... Tu n'as rien ? c'est quoi ce bordel ?"

Réveille toi ! Elle t’appelle… réveille toi…

"Hhhhaaa… j’suis là… j’suis là…"

Et j’me réveille… enfin, c’est un bien grand mot parce que là tout de suite, j’suis pas vraiment opérationnelle. J’vois rouge… putain y’a mon arcade qui pisse le sang la salope…

J’me relève difficilement, c’est pas beau à voir… le sol est jonché de bris de verres, les coursives plongées dans l’obscurité, y’a qu’un bout de lune qui permet à peine de distinguer l’bastingage et moi j’ai la tronche en sang, le bras en charpie et… et… et… putain de merde, j’me retrouve en soutif ! J’me retourne vers Kheira…

"Ah ouais d’accord… et bah y’a pire, toi t’es en string ! Super !"

J’la prends dans mes bras, ma main caresse ses cheveux…

"T’inquiète pas Kheira… j’suis là… ça va bien s’passer… t’inquiète pas, hein !"

C’est la merde, c’est la grosse merde, on est dans la merdeuh !

………

"Mon flingue ?"

J’la regarde, désemparée avec ses petits yeux ronds, haussement d’épaules… Nan, pas mon flingue, pas possible, pas maintenant ! Nan !

Je fouille tout l’coin du regard… merde… pas là… aïïïe… putain de verre… pas là non plus… putain j’y crois pas, il est passé par-dessus bord… J’me colle à la rampe et plonge mes yeux dans ce bleu profond…

"Putain ! Putain ! PUTAIN DE MERDE !!!"

"Nan, n’aie pas peur Kheira… ça va aller, j’suis calme j’te dis, ça va bien s’passer…"

Faut juste que j’retourne à ma cabine en récupérer un autre et tout va très bien se passer.

"Me suis coupée ! me suis coupée ! MAMAAAAAAAAN ! MAMAAAAAAAAN !"

"C’est quoi ça encore ?!... Amène toi !"

J’prends Kheira par la main et on remonte la coursive. A quelques mètres, y’a une môme qui hurle la mort, l’a pas l’air bien blessé pourtant… pffff les mômes… et devant le beauf de tout à l’heure qui lui fait une poupée avec son mouchoir quatre étoiles…

"Qu’est-ce qui s’passe sur ce bateau ??!"

J’attends pas sa réponse… réfléchis… réfléchis…

"Emmenez la môme à l’infirmerie ! Nous, on doit… on doit… on doit trouver des fringues quoi… Il faut trouver l’équipage et se rassembler avec les autres passagers ! On vous rejoint au grand salon, OK ?!"

Toujours hébétée, je regarde le monsieur de sous mon banc. Il a l’air gentil. Il ressemble à mon papy. Prudemment, je sort de ma cachette.
Il veut que je m’essuie les mains avec son mouchoir.
Les yeux encore chargé de larmes, entrecoupée de sanglots, je regarde le monsieur au cheveux blanc droit dans les yeux pour voir si il est vraiment gentil.
J’ai mal à ma tête mais il veut que mes mains soient propre.
C’est alors que je comprend, il croit que le sang vient de ma main. Pour pas le contrarier, c’est que les messieurs de cet age grondent facilement,
je m’essuies la main avant de poser son mouchoir sur l’entaille de ma tête.

ÇA PIQUE !

Presque envie de repleurer mais un hurlement féroce me pousse à me cacher dans les pantalons du papy

Putain ! Putain ! PUTAIN DE MERDE !!!

Elle me fait peur la dame ! elle a l’air de chercher furieusement quelque chose et crie fort. Elle se dirige vers nous à grand pas.

C’est pas moi ! c’est pas moi ! J’veux maman !

Pour me rassurer je m’accroche comme une sangsue à la jambe du monsieur et me cache derrière lui.

Pour pas qu’elle m’entende je murmure

Elle vient ! elle vient la dame ! attention ! J’ai peur…

*

Rhhôôô… putain ! La môme chiale de plus belle, on dirait que j’lui fous les jetons ! Quoiqu’avec ma gueule en sang… mouais… ma gueule en sang justement, faut qu’j’la rafistole…

Pas question d’aller à l’infirmerie, ça s’ra blindé de monde… nan, m’faut aut’ chose… réfléchis… réfléchis…yes ! La cabine du Doc ! Les médecins ont toujours une trousse d’secours avec eux, la sienne doit être là-bas… On s’arrache…

Mais avant, direction cabine… mon flingue… des fringues… mon flingue…

J’attends pas de voir leur réaction, j’prends Kheira par la taille et on s’arrache le long d’la coursive… dernière pelle avant la séparation… elle tremble…

Kheira, écoute moi bien maintenant, tu vas dans ta cabine, trouve quelque chose à te mettre sur l’dos et on s’retrouve au salon, OK ?... Kheira… allez dépêche toi !




[HRP > Kheira va directement au grand salon, Tara se rend dans la cabine de Doc]

Qu'est ce que ca peu braillé!!!

Y en a vraiment sur ce bateau qui se croie au cirque...

Tout ca parce que le Pacific Princess a oublié de mettre du fioul dans les génératrices!


Tout de suite, un interlude publicitaire:

"GibsonTec, la solution immédiate a tout vos probleme de la vie quotidienne"

Fin de l'interlude.

John glisse sa main dans sa veste et en sort un des bijoux de GibsonTec, le porte clef electroluminescent. Un petit composé chimique qui s'illumine d'un vert uranium lumineux quand on le secous!

"Aller Gamine" John prend un ton rassurant... "Laisse les parler, on va soigner ca a l'infirmerie!"

[dans sa cabine]

Sommeil ou coma.
Un long, long moment.
Un rayon de soleil passe par le hublot, déjà haut.
Elle ouvre un oeil, le referme.
Gémit.
Une main tâtonnante vers la petit tiroir de la table de nuit intégrée.
Le flacon. Diego...
Pas facile à ouvrir, les mains qui tremblent.
Un comprimé, deux comprimés.
"pas plus d'un demi... puissant ce truc... Sib, fais gaffe... Sib..."
Ta gueule, Leo.
J'ai pas le choix.
Le verre d'eau.
Hop.
Noir.

Longtemps plus tard, elle émerge.
Défaite, les cheveux, les vêtements encore humides.
Elle vacille jusqu'à la douche, semant ses fringues derrière elle.
Longues minutes sous l'eau brûlante, immobile.
Elle revient dans la chambre, elle a le regard plus clair.
Emveloppée dans une sortie de bain, elle attrape son sac et commence à le remplir.

Je les entend encore, mais des murmures...
C'est parce qu'ils sont loin...
Je les sens toujours.
Mais c'est supportable.
Il faut apprendre maintenant.
Oui.
Une autre façon.
Oui. Pas le choix.
Elle remplit son sac, laisse quelques vêtements propres sur le côté. Pour après.
Fermeture éclair.
Range le portable sans sa valisette.
Terminé.

Puis elle s'assied une minute.
Vertige.
Je crève de faim, c'est tout...

Donc je vais m'habiller, sortir.
Trouver un truc à manger.
Et puis je chercherai les chaloupes.
Et avant ce soir j'aurai tiré ma révérence.

La sortie de bain jetée sur la couchette.
Elle laisse le jean de côté, et quelques autres vêtements pratiques, solides (pour le voyage...), enfile plutôt le pantalon flou en lin brut, et un top sombre pris au hasard.
Les sandales en corde.

Tu vas sortir.
Oui.
Tu vas rencontrer des gens.
Probablement.
Et...
Je ne sais pas.
Je verrai bien.
Pas le choix.

[suite... sais pas encore...]

Enervée, irritée, apeurée, Axelle en a sa claque. Elle déambule dans les couloirs, longe les murs, sa jambe la fait souffrir mais ses joues sont sèches et ses yeux brillent d’une volonté qu’elle ne se connaissait. Elle a enfin compris que sur ce bateau rien n’allait comme prévu, qu’il y avait quelque chose quelque part qui avait entraîné cette lueur de violence qu’elle avait lu dans le regard de ces hommes qui étaient entrés dans l’infirmerie.

Alors qu’elle déambulait dans les coursives, elle se jura de ne plus jamais rester seule quelque part car rester seule c’était se rendre vulnérable, se retrouver acculé face au danger, avec ses seuls poings fermés pour se défendre.

Quel était ce choc qu’elle avait perçu, où était passé le médecin de bord, autant de questions restées sans réponse, autant de questions auxquelles elle ne voulait surtout pas de réponse.

Elle marchait un peu aveuglée par la lueur du jour, sans trop faire attention où ses pas la guidaient, elle marchait un peu sonnée, et trébucha sur sa valise toujours sur le chemin. Elle la regarda l’air hébétée, ne sachant plus s’il fallait sauter par-dessus bord avec elle ou continuer à rester sur ce bateau qui l’emmenait au devant d’autres ennuis, elle le savait.

Elle décida de l’emporter avec elle et de chercher sa cabine, là où elle aurait dû aller dès le début, là où elle aurait du s’enfermer à double tour, là où rien ne pourrait l’atteindre, là où elle pourrait rêver dans le noir qu’elle était sur un bateau qui la conduisait vers le paradis.

Elle se rappela qu’elle avait mit nonchalamment la clé de sa chambre dans la poche de sa robe sans y prêter plus d’attention que s’il s’agissait d’une poignée de bonbons.

Sa cabine était tout à côté, elle tourna la clé dans la serrure et s’assis sur son lit pour enfin examiner la marque bleue qui s’étalait sur sa jambe droite, marque hideuse, à cacher, et qui resterait plusieurs jours, passant par toutes les couleurs, des couleurs qui seront plus laides encore. Elle passa un doigt sur la tache et ne pu s’empêcher de grimacer de douleur.

La douche était si proche, si tentante pour nettoyer tous ces souvenirs de chute, de coup, de blessures faites en si peu de temps. Elle se dirigea vers la salle de bain et enleva les beaux habits qu’elle avait trouvé, ouvrit le robinet de la douche et se glissa sous l’eau qui giclait déjà sur son corps endolori.

Elle resta longtemps. Combien de temps ? Impossible à dire. Suffisamment longtemps pour que la douleur s’estompe et que le bien-être s’installe. Mais toute chose à une fin, les bonnes comme les mauvaises et il fallut sortir de cet havre de paix.

Elle s’empara d’une serviette à sa portée et l’enroula autour d’elle, ses cheveux trempés essorés, elle se décida à rejoindre la chambre à côté. Sa valise non défaite trônait sur la commode, elle s’en approcha et l’ouvrit. Y retrouver ses objets personnels la réconforta, elle qui voulait tout jeter, ne plus rien garder de cette vie passée, la voilà qui redécouvrait chaque objet avec plaisir. Son maillot de bain, oh ce n’était pas le dernier cri, ce n’était pas le plus joli, mais c’était le sien, celui qui épousait ses courbes, dans lequel elle se sentait bien. Et elle avait besoin d’être entourée de réconfort. Elle le passa machinalement, mit une robe longue par-dessus, alla chercher une serviette sèche et se dirigea vers le pont supérieur. Elle avait soudain envie de plonger dans la piscine et de ne plus penser qu’au plaisir de l’eau sur son corps, l’eau qui soignera ses blessures physiques, et morales aussi.

[hrp : direction piscine]

Ma première rencontre : une sale môme qu'a failli m'buter.
Ma seconde rencontre : une nunuche lesbienne emballée dans du PQ rose.
Ma troisième rencontre : les chiottes d'ma cabine où j'ai passé mes deux derniers jours seul avec ma chiasse.

V'la la croisière de merde (façon d'parler)!

Va falloir rattraper tout ça, doit bien y'avoir une salle des fêtes dans c'rafiot!

Tiens, mais ouais, j'entends d'la zik là bas...

Robert fait craquer les jointures de ses doigts et se dirige vers le salon Orchestra.

J'vais vous mettre l'ambiance moi!


(HRP : direction de Grand salon "Orchestra", la classe s'invite sur le bateau ce soir)

A tâtons, la Duchesse était sortie du Salon Orchestra. Sans vraiment décider d'une destination, elle avançait dans les couloirs au hasard. Un courant d'air parfumé d'iode lui parvint… enfin de l'air dans cette maudite bicoque.

Titubant jusqu'au bastingage, la jeune femme aspira à longue goulée l'air environnant. La bosse pulsait sur son front au rythme effréné de son aristocratique petit cœur.

Quelle poisse! A quelques heures du réveillon! Je suis défigurée, défigurée, jamais je n'oserai me montrer dans un tel état! Honteux! Honteux!

Les larmes commençaient à perler au bout des longs cils parfaitement mascaratés, mais la Duchesse dans toute son abominable fierté ravala ses pleurs futiles en quelques battements de paupières.

Soupirant de tristesse devant le drame de sa vie, elle s'assit sur l'une des chaises de la coursive et regarda l'océan sombre se tinter des couleurs du soir.

Un ultime rayon de soleil se refléta sur quelque chose dans l'eau. Intriguée, Iris se leva et s'approcha du bastingage. Elle se pencha en avant, plissant les yeux pour distinguer dans l'aurore ce qui troublait le calme de flot.

Rien…

"Pff quel ennui!"

Au lendemain de sa grande victoire sur la gente masculine, la Duchesse se retrouvait à se cacher, défigurée, mutilée, refusant de montrer au monde l'ignoble outrage de sa beauté. Elle qui aurait tant aimé savourer son triomphe le soir de l'an 2000.

Dépitée, elle gagna sa cabine et s'y enferma.

TARA !!! rien...

Quel imbécile… mais quel imbécile, je n’arrive toujours pas à croire qu’il ait pu !

Alors qu’elle se prépare aux festivités dans sa cabine, Mathilda ne peut s’empêcher de ressasser ces mots inlassablement. Sa baignade forcée lui est restée en travers de la gorge… elle l’étriperait si elle pouvait mais elle en aurait bien l’occasion un jour.

Je vais être en retard pour les douze coups !... Peu importe, je ne connais personne à embrasser à bord alors à quoi bon ?!... Tout ce que je désire, c’est un martini… et rien d’autre.

Un jean de marque légèrement délavée, aucune envie d’éblouir ce soir… un bustier noir illuminé de paillettes et cette veste légère en daim. Encore quelques passages à la brosse sous le sèche cheveux… brushing impeccable, mascara waterproof… toujours utile près d’une piscine… et le dernier coup de crayon autour de ses lèvres…

« Tululut… le bateau va heurter un récif, veuillez vous rendre aux canots qui se trouve sur les ponts. Que chacun garde son calme et son sang-froid… tululut »

Le crayon à lèvres glisse de sa main, atterrit puis roule sur la commode et finit son voyage en tombant au sol dans un bruit sourd... une éternité

………

Maintenant, Mathilda ne peut détacher son regard de ce miroir devant lequel elle s’apprête… elle s’observe, sent la panique monter en elle, partir du ventre, puis nouer sa gorge, sortir de sa bouche restée ouverte, mais sans aucun son… Elle se voit elle-même perdre pied.

Pas à reculons… son épaule vient heurter une armoire… sa jambe le coin de son lit, elle trébuche, perd ses repères mais ses yeux ne quittent pas ce reflet, ils sont comme pétrifiés…

« Hoo…. Oh my God ! »

Dehors ! Maintenant ! Dehors… dépêche toi ! Get your fuckin’ ass out of here !... Mon sac… Où est-il?... Dans la salle de bain ? Naaann…. viteuh ! AH ! Là ! Mes papiers… de l’argent… mes cigarettes… c’est une blague… dépêche toi ! C’est UNE BLAGUE ! Les canots… il a dit les canots ! Pourquoi est-ce qu’il parle de canots putain ! Ils n’ont pas de mécanos à bord pour réparer si ça fait un trou ??! A joke… it must be joke !

Mathilda se précipite hors de sa cabine, court jusqu’aux coursives…

« Personne !??? Qu’est-ce que cela signifie ? Ai-je rêvé ? Ne me dites pas que c’est une de ces stupides traditions genre poisson d’avril au réveillon ?? »