Les coursives bâbord

Faut que j’recupère un truc…

Je choppe la main de Lady, et je pars en courant. Pas d’temps à perdre.
On se fait le couloir, l’escalier, putain ça creve ces croisières.

Je sais pas comment on arrive jusqu’à ma cabine, mais pas l’temps pour les détails.

Bouge pas.

J’plante Lady dans l’entrée.

Je cours, je bouscule, je fous tout part terre…
Merde.

C’est bon ! Je l’ai.
Je l’enfourne dans la ceinture.

J’prends une petite valise, juste quelques fringues, et je reprends la main de lady en passant.
Elle fait un peu aileron à l’arrière…

Re-couloir
Re-escalier
Coursive.

A peine arrivé, qu’le bateau nous renvoie toute sa taule dans la gueule
La mer nous arrose comme si elle avait un truc contre nous, une petite colère mal dirigée. Sauf que c’est la mer, quoi.

Putain ça s’coue !

J’prends lady dans mes bras, et je nous plaque dans un renfoncement de taule.
J’ai l’cœur a mac10
La pétoche, ouais, j’lai au ventre.

Accroches-toi, Lady !

Message du Captain Stupid : le bateau va heurter un récif, veuillez vous rendre aux canots qui se trouve sur les ponts. Que chacun garde son calme et son sang-froid.

Hum… encore 5 minutes maman… QUOI?

A peine le temps de s'endormir, de se blottir dans les bras de Morphée, que déjà une nouvelle catastrophe vient tirer la Duchesse d'un sommeil qui aurait pu être réparateur. Sur son front pulse toujours la douloureuse et voyante bosse.

Dès qu'on retourne à terre, j'appelle le Docteur Chepard, il est hors de question que je reste ainsi!

Mais qu'est-ce que je raconte moi… le bateau va couler et moi je pense à mon chirurien esthétique! Allez ma grande bouge-toi!

Quelle volonté cette Duchesse! La voilà qui bondit de sa couchette, direction sa coiffeuse. Naufrager, ok, mais avec classe! Hors de question de la jouer Kate Winslet, toute débraillée et décoiffée.

Un coup de spray par-ci, un coup de blush par-là, son plus beau peignoir, la Duchesse se transforme en la plus belle au bois dormant qui soit. Elle ouvre la porte de la cabine. Dehors… personne.

Ca valait la peine de se refaire une beauté!

Allez pas de temps à perdre, c'est pas le moment de prendre l'eau avec un si parfait brushing!

La Duchesse se dirige vers les coursives, vaguement affolée, complètement à côté de la réalité. Elle voit à peine les présents qui tentent de se préparer au choc. Son esprit joue les titanics, les grands drames hollywoodiens où les belles et riches dames sont sauvées de la catastrophe.

… de préférence par une blonde à forte poitrine!

Haussement d'épaule, ricanement malicieux, vite interrompu par un choc. Le sol se dérobe sous les pieds d'Iris, dont le charmant postérieur percute le sol. De l'eau éclabousse l'intérieur du bateau, rendant le sol de bois ciré plus glissant encore.

"Ah non! Mon brushing!"

Alors qu'elle tente de se relever pour taper du pied par terre, comme il se doit, une nouvelle vague la cloue au sol, la faisant une fois de plus tomber. Le tangage du bateau se fait plus violent, faisant glisser la Duchesse d'un bord à l'autre de la coursive, l'approchant parfois trop prêt du bord.

Tremblante de froid, de peur et de frustration, la Duchesse tente tant bien que mal à s'accrocher, mais chaque fois ses mains lâchent prise et elle redevient la chose des caprices des flots.

Un remous plus violent que les autres la précipite de l'autre côté du bastingage. Elle parvient à s'agripper à une rembarde, ses pieds pendant lamentablement dans le vide. Elle tente de se hisser, mais le bateau joue les canassons capricieux et se penche un peu plus.

Un à un les doigts d'Iris cèdent… elle lâche prise en hurlant. C'est un cri déchirant qui perse la nuit, un cri de terreur absolue, interrompu par le choc mouillé d'un corps qui plonge.

La Duchesse se débat contre les flots qui l'entoure. Elle, pourtant si bonne nageuse, ne parvient à s'échapper de l'attraction du bateau qui dans son mouvement entraîne tout ce qui l'entoure dans les abîmes corailleuse.

Ivre de désespoir, Iris bat des pieds, pousse l'eau, cherchant à se rapprocher de la surface qui tangue devant ses yeux. Tout à coup, l'air, mordant, froid. Elle a à peine le temps de prendre une respiration que déjà les flots l'emporte. Elle lutte, se débat contre cette force qui l'entraine. Ses poumons commencent à brûler alors que l'air la quitte. De temps à autre, elle sent ses mains percer la surface, mais jamais assez fort pour sa tête les rejoignent.

Elle va mourir…

Non je ne veux pas mourir! Pitié! Pitié! Pitié! PITIE!!!

Mais…

Et allez, j’tourne l’dos deux minutes et vla qu’elle veut s’foutre à la baille.

Lady ! J’t préviens, j’fous pas mon costard dans l’eau !

"'JE VOUS EN PRIE… HEEEELP MEEE !!!

UNE FEMME A LA MEEEEERRRR !!! "

Lady ! Bordel !!!!!!!!!!!!!

PSLASSHHHHHHHH

Merci la vague, tu viens de r’faire le brushing de Lady.

Ollaaaaaa, elle joue au pataugeoire, la marée se retire et ma p’tite caille asiatique joue les oursins.

Booooon. Ben il est hors de question que j’saute.
Doit bien y avoir un canot qui traîne, merde.

« - Traaappp !!! Viens nous aider !! Viiiiite !!!! »

Quoi encore ? J’ai dit non ! Je mouille pas l’costard !
Pas QUESTION !

Rhâââ le sagouin !! Mais qu'est-ce que j'fous avec un mec pareil...

...

Bon ok, on se cherche un canot, mais dès que j'tai sous la main et que t'arrêtes de courir, j'vais t'en foutre une royale...

Mais non...Tu sais très bien que j'ferai pas ça...

Je continues de tirer comme une folle sur la corde pour remonter celle qui pend à l'autre bout, histoire de le mettre hors d'atteinte des vagues...
GGnnnn...Fiouuu !! On y est presque...

Une dernière secousse plus violente me fais lâcher la corde et m'envoie valdingué de l'autre côté.

Je donne une petite tape sur l'épaule de la femme qui, elle, n'a pas lâché prise, lui souffle à l'oreille un " Désolée..." confus, puis je chope la main de Trapp, ce maniaco-abruti, que j'entraîne vite fait vers le pont, à l'avant du bateau...

- J'crois avoir vu des canots par-là...Allez bouge !!

En vérité, je l'exhorte à se dépêcher non pas par peur de la noyade ( enfin si, peut-être un petit peu ) mais surtout car je ne supporterai pas le regard accusateur de la femme que j'ai aidé.
Si la duchesse se noit, j'aurai ça sur la conscience toute ma vie.

Je court, encore plus vite...
Les canots !!
Sauvés !!
Peut-être...

[ suite au pont inférieur ! ]

(allez et retour)

STOOOOOOOOP

On peut pas laisser la dame…

J’y r’tourne…

Demi tour, retour Coursives.

La Duchesse est toujours là.
P’tain, j’ai l’cœur d’un enfant d’cœur cette nuit. Duchesse, faudra remercier Trapp et pas avec de la petite monnaie.

J’lui prends l’bras et d’un coup de rein, je la hisse sur mon épaule.
Et ben ! Faudra peut-être qu’elle pense à faire un régime la Duchesse.

Je rejoins péniblement Lady prêt des canots.
Je dépose la Duchesse. Mon épaule me remercie.

Je pars pas sans rien.
Non mais t’as la tête rempli de flotte ???
Faut un canot ok. Mais un putain de canot rempli et si possible de bouffe ! Et de Whisky…

Lady, ma p’tite cervette bridée, nos routes se séparent…

J’déconne ! J’vais faire le tour du rafiot et trouver de quoi remplir le canot, tu restes la, tu t’accroches et tu oublies l’idée de te foutre à l’eau.
Et prends ça…
Si y en a qui s’pointe pour te piquer le canot, tu hésites pas…

Pas le temps, d’lui chanter « c’est qu’un au revoir », j’ai un bateau à visiter.

(direction tout le bateau...)

Là bas ! Un couple ! Ouuff… on va y arriver… on va y arriver… respire…

« ACCROCHEZ-VOUS BIEN A LA BOUEE !! C’EST CA !! ON VA VOUS HISSER !! »

Crie-t-elle à la duchesse qui dans un dernier effort, arrive à attraper la bouée.

« Dépêchez-vous ! Je n’y arriverai jamais seule ! »

Une jeune femme en tenue de soirée détrempée court dans sa direction et empoigne la corde.

Mais qu’est-ce qu’il fiche son copain ?! Il veut prendre des photos en souvenir !?

« Quoi encore ? J’ai dit non ! Je mouille pas l’costard ! »

What the hell ?? C’est une blague !? Cet idiot est vraiment en train de parler de son costume alors qu’une femme se noie???!

Pas le temps de piquer une colère noire, ni d’arracher les tripes à ce crétin ma grande… il faut sortir cette femme de là !

Dans un mouvement coordonné, Mathilda et Lady commencent l’ouvrage…

« Alleeeezz… hhoooo…. hiiiiiisssse… hoooo…. hhiiiiisss… encooooorree… hhoooo…. hiissss… !! … Ne vous relâchez voyons ! Ca n’est pas le moment !! Mais… ma… qu’est-ce que… »

« Désolée… »

« WHHAAAAAT !! COMMENT POUVEZ-VOUS PARTIR MAINTENANT ??!

VOUS NE VALEZ PAS MIEUX QUE VOTRE AMI !! GO TO HELL !! »

Assise au travers de la coursive, jambes allongées et appuyées contre la rampe pour mettre tout son poids quand elle tire la corde, elle sent de nouveau cette boule qui part du ventre et remonte le long de sa gorge… Ses yeux laissent échapper des larmes chaudes qui font briller ses joues à la lumière de la lune… quelques sanglots étouffés…

Je ne vais jamais y arriver toute seule… elle va mourir… moi aussi… ces deux lâches aussi d’ailleurs et ils ne l’auront pas volé !

Ses doigts continuent à s’agripper aussi fort qu’elle peut à la corde qui glisse inlassablement en lui laminant les paumes…

« ALLEZ ! TENEZ BON !! ON ESSAIE ENCORE !!

Hey ! C’est le type de tout à l’heure… alors mon vieux ! Déjà rongé par les remords, hein ?! Pfff…

Sans un mot, Mathilda s’écarte légèrement, laissant les muscles parler d’eux-mêmes… la duchesse est sauve, posée au sol, contre le bastingage… Il repart, ne reste que son amie… Il lui dit de rester là avant de partir… Mathilda se rapproche de la duchesse et d’elle aussi…

Elle ! VOUS ! Vous et votre misérable et pathétique petit « Désolée » !! Comment pouvez-vous dormir la nuit ?! Hein ! Inutile de jouer les innocentes ou de détourner le regard… Oui! C'est ça! Partez plutôt! FUYEZ!! Vous ne savez faire que ça...

Elle s'accroupit auprès de la duchesse, prenant sa main dans la sienne...

« Ca va aller... vous m'entendez ?... Respirez profondément... ça va maintenant... allons retrouver les autres passagers... »


[HRP > direction pont inférieur]

http://www.radioblogclub.com/open/125194/eyes_of_tiger/Eyes%20of%20the%20Tiger%20-%20Rocky%20

Je cours… encore.
Couloir
Escalier
Couloir
Esca…
Bordel !!!!
Commence à y avoir de la flotte partout ! Mon costard, merde.
Porte..
La baronne !

Faut pas traîner baronne !

J’lui prends la main et sa réponse sous l’bras.
On s’tape quelques couloirs, et ce putain de bateau commence à me gonfler sérieusement.
Le prochain bateau sur lequel je pose les pieds, ce sera un yacht pas plus long qu’un wagon.

La Salle de Réception « Elisabeth » !

La bouffe.
Je me glisse derrière le comptoir.
Caisse de coca… j’te vide toute cette merde sur le sol, et j'remplace par tout c'que j’trouve, boites de conserve, p’tit pois, haricots verts, epinards bon pour les muscles Popaye, foie gras, caviars…

Je fouille un peu partout, je renverse s'que ce foutu bateau a oublié de foutre par terre et… YES !

Je pose lourdement la caisse de Whisky dans les bras d’la baronne…

Allez Baronne, faut pas traîner ici.
Et poulette, râle pas, c’est du désinfectant.

Prêt Trapp ?

GOOOOOOOOOOOOOOOOOO

Porte
Escalier & flotte (chier, mon costard)
Couloir
Escalier sans flotte (oufff)
Couloir
Coursives !
J’me ramasse le nez contre la taule.
Je tente de respirer. Putain, faut que j’arrête de fumer.

Il est là.

Oh la star, faut arrêter la poudre blanche et boire du lait. On coule la !

Plus l’temps d’attendre.
Je reprends ma course contre la montre. Faudrait que j’pense à en acheter une moi.
Et je rejoins Lady, sur le pont.

(direction le pont inferieur)

Elle commence à sombrer, les nuances de ténèbres dansant devant ses yeux las. Les flots ont eu raison de son corps qui ne se débat plus. Ses poumons asphyxiés demeurent la seule manifestation douloureuse de son être vaincu.

Soudain une poigne lui saisit le bras, la tirant avec violence de son étau aquatique. Dans un chaos d'éclaboussure, elle sent qu'on la hisse, qu'on la porte, mais tout est sans dessus dessous dans son esprit. On la pose un peu durement sur le sol. Des voix lui parviennent, vagues atténuées.

Iris tousse, s'étrangle, recrache l'eau qui s'est insinuée en elle, avalant l'air à grande goulée. Un long filet d'eau remonte soudain dans sa gorge, la pliant en deux jusqu'à ce que la dernière goutte ait rejoint l'océan.

Sa conscience reprend peu à peu le dessus. Ses paupières s'ouvrent lentement. Un couple s'éloigne, visiblement pressé. A côté d'elle une femme peste contre les fuyards. La main faible de la Duchesse vient se poser sur le bras de la mystérieuse jeune femme. Elle tourne un regard las et reconnaissant vers l'étrangère.

Elle tente de se lever une première fois, mais ses muscles endoloris protestent. Les vêtements gorgés d'eau lui paraissent peser une tonne la clouant au sol. Dans un regain de volonté, elle fait une seconde tentative. Elle pousse sur ses jambes, sentant son dos glisser sur le mur, ses genoux flageolant se dépliant peu à peu.

Un sourire triomphant se dessine sur la bouche d'Iris. Elle saisit la main de l'inconnue. Un regard, un hochement de tête en direction de l'autre bout de la coursive. Elle titube, manquant de s'effondrer à chaque pas. Seule la présence chaude de la main de l'autre femme entre ses doigts demeure tangible dans ce monde qui tangue devant ses yeux.

Un léger tremblement commence à agiter ses membres. Le froid? Non… les eaux tropicales dans lesquelles elle a sombré n'étaient pas si froides… la peur sans aucun doute.

[Direction le pont inférieur!]

[hrp > En provenance du pont inférieur]



Détour à ma cabine… vite, le temps presse…

D’un coup d’œil jeté au dehors lors de sa course dans les coursives, Mathilda n’oublie pas de remarquer que le niveau de l’eau a dangereusement monté et qu’une partie du paquebot est déjà sous les flots… perdue…

Pourvu que tout le monde ait pu rejoindre les étages supérieurs à temps…

Vite ! Mon pass… okay ! Respire un bon coup, il faut être efficace… Heureusement que je n’avais pas déballé toutes mes affaires…

Elle saisit un sac de voyage de taille moyenne, quasiment rempli de ses vêtements, en dessous de son lit, puis file dans la salle de bain…

Des médicaments… il va nous falloir des médicaments… rhhooo…. j’ai pas grand-chose… aspirine… pansement… quelques compresses… alcool… pfff… pas assez ! OH ! LE MINI BAR !!

Elle se précipite, ouvre le petit réfrigérateur à côté de la table basse et balance l’ensemble des petites bouteilles alcoolisées qu’elle y trouve…

OKAY ! Mes affaires de toilette… barres céréalières, rien d'autre, SHIT! AH! Une bouteille d'eau... allez…tout dans le sac... ferme toi !

Zzziiiiiiiiiiiiip !

That’s all right ! Here we go !

Passage dans les coursives bâbord, les seules encore au sec, enfin plus ou moins… il devient difficile de marcher sans se tenir à la rambarde, le bateau s’enfonce de plus en plus par le côté droit…

Des pas ??! Oh non ! Ca n’est pas vrai !

« HEY HOO !! IL Y A QUELQU’UN ??

HEY !! IL FAUT QUITTER LE NAVIRE AU PLUS VITE !! REPONDEZ MOI !! »

[hrp: en provenance du pont terrasse]

Marcello court le plus vite possible. Il constate à ce titre à quel point une soutane, ça tient chaud!

Il n'avait jamais réalisé depuis qu'il l'avait endossée pour la première fois il y a de cela six mois.

L'eau, par certains endroits, a déjà pénétré sur le pont, rendant le tek de la coursive bâbord très glissant. Les grosses godasses de paroisse ne s'y trompent pas, Marcello dérape mais ne tombe pas.

Alors qu'il file sans trop savoir vers où aller, il entend une femme crier:

« HEY HOO !! IL Y A QUELQU’UN ??

HEY !! IL FAUT QUITTER LE NAVIRE AU PLUS VITE !! REPONDEZ MOI !! »

Ce à quoi Marcello répond calmement:

Mon enfant, ton courage t'honore, j'étais moi-même en train de m'assurer qu'il ne restait personne sur le navire.

Marcello ira se confesser pour ce petit mensonge.

Mais il me manque une information cruciale, où sont les canots??

A proximité, quelques dizaines de mètres tout au plus, des rames éventrent sans un bruit la surface de l’eau, deux canots s’éloignent…

Sur place, le chaos, à chaque minute, la tôle et le bois déchirés dans un fracas terrible, s’enfoncent dans les abîmes océaniques, le bateau coule…

Sa partie tribord est déjà totalement sous les flots, le reste suit inexorablement… Il faut se tenir ferme maintenant pour ne pas céder à la pente et glisser comme le reste.

Ce qui n’a pas encore pris l’eau, est rongé désormais par les flammes… plus rien à récupérer, plus personne à sauver. L’électricité a maintenant rendu l’âme… de toute façon, les lampes sont en morceaux. Ci et là, des explosions éclatent à proximité, créant la seule source de lumière intermittente mais viable dans l’obscurité de cette fin de nuit.

Mathilda hurle à la mort… elle a entendu des pas, elle en est sure ! Alors elle appelle, elle supplie qu’on lui réponde, puis tend l’oreille en priant le ciel qu’on vienne, qu’on la sauve, qu’elle vive… elle prie pour un signe…

Et le signe vient !

Devant elle, on approche… un éclair… un homme… un éclair… une soutane… un éclair… le voilà son signe… un éclair plus tard et deux larmes essuyées d’un revers de manche, son visage se dessine… elle reste une seconde à le fixer dans les yeux, sans bouger, plongée dans ses pensées, apaisée par cette simple présence mais quelle présence ! Un envoyé de dieu en personne !

A man of God ! It must be a miracle !

« Où sont les canots ? »

Wake up Mathilda… WAKE UP !! WE MUST GO !!

« Ho ! Yes ! Les canots ! Suivez-moi… je sais où ils se trouvent, j’y étais tout à l’heure… »

Sur ce, elle prend la main du religieux dans la sienne et s’élance avec détermination vers leur seul salut à présent… plus de temps à perdre…



[HRP > direction le pont inférieur]