Le Salon Principal « Brunch Time »

[venant de sa cabine]

Personne.
Tant mieux.

Elle entre dans la pièce en silence.
Ca ne fait aucun bruit ces sandales à semelle de corde.
N'empêche, elle marche tout doucement, et elle retient son souffle.
Au milieu de la pièce, elle s'arrête.
Pivote.
Vraiment personne.
Là, la tension dans son dos se relâche un peu.

Elle va jusqu'au buffet qui prend toute une longueur.
Un petit pain, avec rien dessus.
Tout lui tourne le coeur...
Un fruit.

On va essayer de faire passer ça...
Bon sang j'ai l'estomac comme un caillou...

Un peu plus loin, un fauteuil droit en rotin, en plein dans la flaque de soleil qui passe par une porte ouverte...
Elle va s'y blottir, une jambe repliée sous elle.
Grignotte son petit pain, renonce à la moitié...
Le fruit passe un peu mieux, mais ça tourne un peu tout ça...

Elle se lève, va s'adosser à l'embrasure de la porte, dans le soleil.
Il fait calme.
Et la chaleur fait tellement de bien.
Elle ferme les yeux.

Et maintenant qu'est-ce que je vais faire ?
Les chaloupes, j'en ai vu plusieurs en arrivant, elles sont motorisées, en plus, le plus dur sera sans doute d'en mettre une à l'eau toute seule.
Vérifier le carburant.
Et puis surtout il y a les cartes. Je n'ai aucune idée d'où on peut bien être à présent. Avec un peu de chance je pourrais aussi piquer un GPS, s'il y en a un portatif, sinon ce sera à la boussole, et au pifomètre... A l'antique...
Des provisions.
Il y en faudra pour une petite semaine, au cas où je me perdrais.

Elle se tourne, regarde le buffet dressé là pour personne...

Les provisions, pas un problème.
Reste la météo.
Bien...
Il va falloir que je trouve la passerelle.
Avant ça, trouver un coin tranquille et voir comment descendre une de ces foutues chaloupes.
Et si je ne peux pas le faire seule ?

...
Alors je suis dans la merde.
En qui avoir confiance parmi cette bande de dingues ?
Et est-ce que tu serais même capable de supporter une présence ?
...
Aucune idée.
Et si tu vérifiais ça en premier ?
...
Je ne sais pas.
J'ai la trouille.

Un long moment dans la flaque de soleil.

Elle est retournée au buffet se remplir un mug de café noir, elle finit de le siroter, une main dans la poche, l'épaule contre le chambranle de la porte. Elle a les yeux dans le flou, les sourcils un peu froncés.
Elle réfléchit.

La tasse est vide et elle est encore immobile.

Puis d'un coup en trois gestes, elle se retourne, pose la tasse et sort.

Action.

(direction les coursives)

[Musique...et à SuperAchille]

La chute de tension est un phénomène étrange. A peine Sibylle était-elle en de bonnes mains que tous les évènements passés me devinrent étrangers. Déconnexion de Céli effectuée. Je me suis assise sur un des nombreux fauteuils inoccupés du Grand Salon, et...je n'ai rien fait.

L'absence d'action est aussi bizarre, pour moi c'était un mal nécessaire à ce moment. Je ne réfléchissais à rien de particulier, j'étais en période totalement improductive, K.O. sur une chaise. Personne n'est venu me déranger, et dans un sens peut-être est-ce mieux ainsi, car je pense que je n'aurais pas été capable d'aligner deux mots cohérents.

Je n'ai pas ressassé un million de fois les mystères d'Entity. Je l'avais admis, il était lié à moi, je ne sais pas pourquoi ni comment, mais c'était le cas, et rien n'était à discuter.

Mais j'ai quand même fini par sortir de ma rêverie sans images qui n'en était donc pas une. Avec une seule envie : me changer les idées. J'étais sûre que, si je ne le faisais pas, je recommencerais ma déprime quasi-permanente dans la minute, et cette fois, je ne savais pas où était Sibylle ; peut-être d'ailleurs avait-elle d'autres intentions que celle d'être la nourrice d'une mystique.

Seulement, l'alcool ne me tentait absolument pas. Malgré mon inaction, j'avais saisi dans la conversation des autres passagers qu'un casino avait ouvert, cela ne me tentait pas le moins du monde. Plus aucune intention de danser...restaient deux possibilités : écouter de la musique, ou trouver un livre. Ou les deux, pourquoi pas. En tout cas, pour la deuxième option, il n'existait qu'une seule salle adéquate : le Brunch. Là où, étrangement, j'avais trouvé le Comte.

Le Comte...

Le Rendez-vous...

Là, révélation, souvenance, le Comte m'avait donné un rendez-vous. Totalement éclipsé par les "évènements" de la nuit. Mais qui tenait peut-être toujours ? Et où le trouver, je ne sais pas où est sa cabine ? Et bien...en allant là où il a des chances d'être. Au susdit salon.

Deux bonnes raisons donc de se rendre au Brunch. Avec un peu de chance, peut-être y aurait-il en plus des musiciens ?

*****

Céli entra donc dans le salon désert, qui semblait une cathédrale vidée de ses adeptes, lumineuse et silencieuse. Avec un peu de déférence dans la démarche, due à la solennité de l'endroit, elle se dirigea vers la bibliothèque, l'immense bibliothèque.


Mazette ! Avec certaines éditions originales, en plus ? Il y'en a pour une fortune ! Mmmmh...Rabelais, Machiavel, Erasme, je dois être dans le rayon Renaissance.

Elle leva les yeux. Juste. Le mot s'affichait en haut des étagères. Elle commença à arpenter les couloirs successifs.

XVIème...XVIIème...XVIIIème...L'Encyclopédie en exemplaire d'origine ?

Par curiosité, elle en feuilleta quelques pages.

Dictionnaire Raisonné des Sciences, des Arts et des Métiers...

Son esprit se perdit quelques instants dans le tourbillon de connaissances...

Diderot...Condillac...Quesnay...Rousseau...Forcément, ça ne pouvait être que magistral...Bon, continuons. XIXème, Baudelaire, Dumas, Hugo, Rimbaud, Verlaine...Zola...Je connais ces noms, ils appartiennent à ma...mémoire collective. Je ne me souviens pas d'en avoir lu un seul, pourtant lorsque je pense à eux, des images, des phrases me reviennent en mémoire..."J'allais sous le ciel, Muse ! Et j'étais ton féal"...je les connais, par coeur parfois. Mais depuis quand...?

Parcourant les rayons du doigt, Céli continue à avancer. Elle s'arrête soudain, au hasard. Sous son doigt, un livre. Celui qu'elle va lire. Elle sourit.

Parfait. Le titre est parfait pour moi. Je sens que ça va me plaire.

Elle saisit le roman, se tourne et va s'installer dans un des larges fauteuils. Pas de musicien, dommage. Elle commence à lire.

"Ça a débuté comme ça. Moi, j'avais jamais rien dit. Rien. C'est Arthur Ganate qui m'a fait parler. Arthur, un étudiant, un carabin lui aussi, un camarade...."

- Oh ! Vous êtes donc tout à fait lâche, Ferdinand ! Vous êtes répugnant comme un rat...
- Oui, tout à fait lâche, Lola, je refuse la guerre et tout ce qu'il y a dedans... Je ne la déplore pas moi... Je ne me résigne pas moi... Je ne pleurniche pas dessus moi... Je la refuse tout net, avec tous les hommes qu'elle contient, je ne veux rien avoir à faire avec eux, avec elle.
Seraient-ils neuf cent quatre-vingt-quinze millions et moi tout seul, c'est eux qui ont tort, Lola, et c'est moi...

Céli était plongée dans son livre. Passionnée, Envoûtée. A tel point qu'elle n'entendit même pas les premiers pots de fleur tomber. Cependant, l'immersion avait ses limites. Elle finit par lever la tête. Et par immédiatement lacher le livre, bouche ouverte, yeux écarquillés. Encore.

[Là, maintenant, vous mettez la musique !]


Encore Entity. Et encore moi.

Elle se tassa dans son fauteuil, tentant sans succès de garder une contenance. Mais elle ne pouvait pas. Il est impossible de rester calme lorsque l'on a l'impression de croiser une incarnation de son destin. D'autant plus lorsque ce destin semble ténébreux, obscur, indécis. Comme pour Céli. D'autant plus que ce destin est la seule chose qu'elle possède...

Puisque je n'ai pas d'histoire...

Pourquoi...pourquoi moi ? Il aime faire des dégâts, alors qu'il aille là où il y'a du monde ! Qu'est-ce que j'ai de si particulier ?

Pourquoi moi ?

Les mots avaient malgré elle dépassé le seuil de ses lèvres. Trop pressants, trop capricieux. Ils ne lui obéissaient pas.

Toi, t’es comme moi…

Comme...toi ?

Et voilà...me revoilà aux prises avec mon esprit. Mes souvenirs. Encore ce plongeon. Encore ce slalom, toujours la même fissure, au loin le bateau. Mais je ne me laisserai pas faire de nouveau. Je ne dois pas le laisser me dominer. Je peux être normale. Lorsque je lisais, j'étais normale. J'étais absorbée, je ressentais les émotions que voulait faire passer l'auteur. Je dois m'extirper de mon état. C'est une lutte entre lui et moi...dans mon crâne.

Céli saisit sa tête entre ses mains et se recroqueville sur le fauteuil. Comme agressée par des ultrasons. Suaf que point d'ultrasons il n'y a...plutôt des infrapensées...

Non...tu mens...

Est-il normal que je commence à discerner un ordre dans ce chaos ? D'une succession incompréhensible, les images que m'envoie Entity deviennent des flashs de quelques secondes, puis des plans-séquences. Qui se mettent eux-mêmes à se raccorder les uns aux autres. Il veut me parler, il veut que je comprenne...mais je ne sais pas quoi. Toute vérité n'est pas bonne à entendre.

J'ai fermé les yeux, je me suis détendue, malgré les larmes qui coulent inexplicablement sur ma joue. Je sens qu'il ne me veut pas de mal en ce moment. Il a fini sa crise de colère. Une force surnaturelle...gamine. Qui trépigne et hurle quand elle est en colère, mais qui peut devenir aussi douce qu'un agneau.

Ce détachement est étrange. Un enfant qui semble sorti du fond des âges est en train de lire dans mes pensées, et non, je ne suis même pas étonnée. Celà me paraît...naturel. Sans que je comprenne pour quelle raison. J'ai renoncé à comprendre, lui semble le savoir, j'attends qu'il me le dise, s'il le désire. Je l'admettrai. J'ai admis tellement de choses aujourd'hui...

*****

Je te suis, Entity, dans le labyrinthe de tes souvenirs. Ton papa...il est mort, c'est ça ? Il...il s'est noyé.

Je...je...
Je dois sécher ces larmes ridicules...

J'ai entendu tout à l'heure que des gens étaient morts sur le bateau. Une fusillade, m'a-t-on dit. Je n'ai rien ressenti. Et là, en voyant ton père je...je ne peux m'empêcher de pleurer. Quelqu'un qui est mort depuis des années, que je ne connais pas...non, je ne le connais pas...autre chose, autre image, vite.

Antarès...oui, je m'en souviens maintenant ! C'était le nom du bateau de mes rêves, avec ses grandes cheminées. C'était écrit sur une des bouées. Il...il a disparu ? Pourtant, je l'ai vu, intact, vide, personne à son bord, j'en suis certaine...et il n'était pas en rade de Saint-Nazaire...

Alors tu le connais aussi ? C'est une coïncidence, je suppose...tu es puissant, tu dois savoir plein de choses...continue ton histoire, elle m'attire, c'est un fait, j'ai une envie irrépressible d'en connaître la suite.

Même si ça ne compte pas pour moi. Non, ça ne compte pas.

C'est ta maman...ta maman aussi, elle est morte ? Elle s'est...noyée...

*****

Le torrent de pleurs s'intensifie. Je croyais pourtant connaître mes canaux lacrymaux...mais je ne contrôle plus mon corps, ni mes gestes. Je ne peux me détacher de ce fauteuil sur lequel je suis recroquevillée, même si une voix au fond de moi me dit que je dois fuir, que je ne suis pas prête à entendre ce qu'Entity doit me dire, qu'il faut que je trouve un mouchoir...Impossible. Je suis passée en mode automatique. Mécanique. Et le machiniste qui me contrôle a décidé que je devais pleurer.

*****

Tu connais la douleur...Entity...Entity...je t'appelle Entity, mais tu devais bien porter un nom avant...avant tout ça. Non ? Je le savais...Alors, tu t'appelles Ben. Benoît ? Benjamin ? Ca n'a pas d'importance, de toute façon. Je préfère t'appeler Ben, grâce à ça je me sens plus...proche, plus intime.

Tu avais une grande soeur ? Oui, je vois ses jambes sur tes images. Elle avait l'air toute fine par rapport à toi. Qu'est-ce qu'elle t'a fait pour que tu lui casses ses jouets ? Tu peux me le dire...je ne le répèterai pas, et puis, elle ne l'entendra jamais...non ? Bon. Ce devait être une bonne raison, je suppose...ah, je comprends. Elle criait, elle se battait avec toi...comme toutes les grandes soeurs, Ben. Elles sont toutes pareilles. Ne me demande pas pourquoi je te dis ça, je n'en ai aucune idée.

*****

Je me mets à frissonner. Je pénètre ses souvenirs les plus intimes...ceux de sa famille, de l'amour qu'il avait pour eux, des petites colères, et des grands sourires. Et je le fais sans état d'âme. Comme si c'était...normal. Naturel. Je viens de faire fusionner psychanalyse et télépathie sans lever le sourcil. Le flegme incarné.

*****

Reste concentré, Ben. Tu n'es plus sur le grand bateau. Tu es sur un beau bateau tout neuf, et il ne chavirera pas...si tu ne le décides pas. Et il fait chaud, dessus. Tu n'auras pas froid, je te l'assure...

Voilà, reviens sur les autres images, celles d'avant...ne te focalise pas sur le malheur, souviens-toi bien de ta famille comme elle était...avant. Comment est-ce que vous vous appeliez ? Du Guay ? C'est joli, comme nom...voilà, une image de toi et de tes parents...la grande soeur doit être juste à côté, il y'a un bras...je comprends, tu lui en veux encore d'avoir été méchante, tu me la caches. Ce n'est pas important. Vous aviez l'air heureux...ton papa était beau avec son uniforme plein de médailles. Mais je n'y connais rien en décorations militaires.

*****

Il est général. Je ne le sais pas, je le sens. Intuition.

*****

Il est général, c'est ça. Général du Guay. Ca sonne bien. Il travaillait sur un bateau, donc. Et ta maman ? Elle ne travaillait pas...elle s'occupait de ses enfants.

C'est peut-être pour ça que tu en veux à ta soeur. Elle ne savait pas s'occuper de toi comme ta maman le faisait. Elle était grande, elle aussi, mais moins, elle ne pensait qu'à elle, et pas à toi. J'ai bon ?

Tu peux me la montrer, maintenant. Je ne vois pas pourquoi tu t'obstines à la cacher.

*****

Non, il ne faut pas qu'il me la montre.

*****

Allez ! Pas de secret entre nous !

*****

Je ne veux pas savoir ! Je ne veux pas !

*****

Son prénom, au moins, je sais juste que c'est Mlle du Guay pour le moment...

*****

Je ne veux RIEN savoir. Rien du tout ! Non !

*****

Alors ? Son nom est...

*****

Je ne le sais pas...
Je ne l'entendrai pas...
C'est un hasard...
Une coïncidence...


*****





...Céli ?

*****

Black-out total. Le fusible saute. Je rouvre les yeux. Air terrifié. Je hurle. Je me raidis. Je prends ma tête, entre mes mains. Et, tout doucement...je sombre dans l'inconscience...

Et, dans mon esprit, la photographie se décale. Elle n'est pas jaunie, elle semble fraîche dans son esprit. Eternellement fraîche. La mère tient sa fille par la taille. Toutes deux sourient.

...

Je souris.











[Une petite nouveauté pour la suite : z'aurez plus qu'à cliquer sur l'image en-dessous pour avoir la musique ! Si c'est pas beau le progrès...]

C’que t’es bécasse toi !
Allez Céli, réveille-toi !
J’veux jouer moi !
Pis arrête de pleurer, c’est plus drôle.

Pis… pis d’abord le bateau, ben y va couler
Ils coulent toujours les bateaux ici
Apres il fait tout froid
Après on voit la lumière et tous les gens rentrent dedans
C’est rigolo !

Moi, j’ai pas rentré dedans
Papa, il a lâché ma main, et maman elle pleurait
Et toi..
Toi c’est pareil !
Toi, t’es pas rentré dans la lumière
Et t’es partie
Tu m’as laissé tout seul
Et j’avais froid
Il fait si froid…

T’es méchante !
Je boude
Voila.

Dis..
Dis dis ! Tu veux jouer à faire peur aux gens avec moi ???
Allez dis !!
On va faire des trous dans les murs !
Tout plein de trous, et pis, les gens, ben ils auront peur
Ce sera rigolo
J’aime bien quand les gens y zont peur.

Je sais faire plein de truc très drôle maintenant !
Pis tu sais quoi ?
J’sais faire des tours de magies !
C’etait rigolo l’autre soir hein ?
Le monsieur tout vieux, il était tout beurk après !
Et… et pis l’autre, t’as vu ??? C’était chouette.

Dis…
Il est où papa ?
Et maman ?
Elle me manque, maman…

Son visage passe de la joie, de l’espièglerie du jeu, à la tristesse. Il se ferme.
Il ne sourit plus maintenant.
Il pleure.
Des petites pleures d’enfant qui voudrait sa maman, la main de son père sur sa petite joue de petit garçon, mort.
Les larmes qui couvrent son visage
Le menton qui tremble
Sa respiration secouée de spasmes
Larmes et larmes.
Il est accroupi sur le sol, recroquevillé.

Ben… c’est son nom

Nom de D.. Je l'ai pas dit!
Il se signe rapidement.

La petite dame extralucide.
Extralucinogène oui, la sorcière! Et puis soit elle parle toutes seule, soit il y a quelque chose avec elle! Elle est de mèche!
T'es pas trés observateur mon petit gars.L'age te joue des tours. Va falloir prendre ta retraite. Faudrait toujours prendre sa retraite jeune...
Il faut ch'urtout la prendre vivant, et là je ch'ens que ch'a va pas être dans les moyens de tout le monde. Bon soyons fins, elle en ch'ait peut être pluch' elle. Mais je vais rech'ter prés de la porte.

Se tournant vers Celi:
Mademoiselle, vous avez entendu l'annonch'e? Il faut vous dépécher...Mais à qui parlez vous?

Ne t'inquiète pas, Ben, je suis là...Il n'y a rien, pourquoi dis-tu que...

Le bateau va heurter un récif, veuillez vous rendre aux canots qui se trouve sur les ponts. Que chacun garde son calme et son sang-froid.

Bien sûr. Il le savait, et j'aurais du le savoir. Ca recommence. Mais ce que je n'ai vécu qu'une fois, lui l'a éprouvé combien...dix, vingt, cent fois ?

Je vais t'aider, Ben. Je suis là, cette fois, je ne te laisserai pas. Je ne sais pas où sont papa et maman, mais pour les retrouver il faut partir d'ici. Il faut que tu viennes avec moi

C'est à ce moment que je réalise que monsieur Achille se tient devant moi, et m'a vu parler à...à Ben. Mais lui ne le voit pas. Logique. Donc je passe pour folle. Mais je n'ai pas le temps de lui expliquer. Il faut fuir. Je regarde Ben. J'essaie de concentrer toute ma douceur dans ce regard. Il faut qu'il aie confiance en moi.

Ce n'est rien monsieur Achille...Des vestiges du passé. Nous vous...euh je vous suis.

Je serre fort la main de Ben. Mentalement, je lui fais comprendre qu'il ne doit pas lui faire de mal. Monsieur Achille est gentil. Lui...

Et nous partons, toujours main dans la main, vers les canots de sauvetage les plus proches.



[HRP --> Coursives Tribord]

Si j'veux !

Hi hi...







hrp :

TARA !!! rien...

Mais si !!!, c'est ici qu'on a échoué, le type avec une tronche de rital et des yeux de gitan après m'avoir porté comme un sac de patate m'a déposé comme une vieille merde sur un canapé. J'ai ronronné, putain depuis trois jours, l'eau, le ciel et le soleil avaitent rongé ma peau tellement. Doucement, le sang irrigue mes membres trop longtemps ankilosés. Pitêtre jamais la barre dans le crane s'en ira, mais au moins, j'ai 'l'impression d'être vivant.

Les autre me parlent tout justes, et moi, je joue au moribond histoire de récuperer sans trop arquer ! quand soudain, on entends le message du Capitaine du titanic en puissance. Et la, rebérarque ma première sauveuse ! Je me perds dans tout ce monde. et là je demande connement.

" dites zaviez pas prévu de me trouver de la pommade pour mes lèvres ? Ou un truc du genre ? "

mais personne devait trouver ça drôle, vu que l'autre noeud avec une casquette et des galons beuglait "au loup ! " heu... "aux chaloupes !". Alors, j'ai décidé de me redresser. D'accord ! Corso ressemblait pas à un coureur cycliste sur le toit du mont Ventoux. J'avais la gerbe et pârfois des éclairs devant les yeux. Mais, Corso se sentait mieux, si tant que faire se peut (et cette expression n'est jamais facile à caser dans un rp ^^) !!!

Achille arrive dans le salon brunch, tenant Gaëlle par la main.

Il n'y a pas Ch'éli, Zut j'ai mis trop de temps.

Il regarde à sa montre, presque vingt minutes d'écoulées.

Elle est déja partie ou pas encore arrivée? Bon je peux lui donner cinq minutes ch'elon mon plan, et il faut que je ch'ouffle je ch'uis épuisé.

Puis il aperçoit du monde. Notemment la tornade qui semblait connaitre Tara.
Ch'i elle avait les mêmes méthodes, ch' pourrait m'être utile. Bon je tente.
T'as raison, pas de mecs, je préfère le style harem. Elle m'a l'air chelou quand même..
Silence, maudit! tu ne sers à rien là!
Et toi?
Ha? parch'e que ch'a change de d'habitude?

Se tournant vers Kheira:
"Mademoiselle, vous semblez connaitre la jeune femme qui jouait au poker avec moi hier soir, une rousse, cheveux courts, body et lunettes noires."
T'as oublié de dire des seins de statue, et superbe croupe, bien avenante, ça parle plus...
"Elle est dans ma chambre et je vais avoir besoin d'aide pour la transporter.
Pourriez vous passer à l'infirmerie et remplir un sac de médicaments de première urgence avant de m'y rejoindre? Elle est épuisée et je crains qu'il ne faille la porter. M'aiderez vous?"

Se tournant vers Gaëlle:
"Repose toi un peu et aprés on ira à ta chambre pour prendre des affaires.D'accord?"

A peine ai-je balancé le fardeau sur le premier sofa venu que le sol se dérobe sous mes pieds. Un tremblement de terre comme à Kobé quand…
Réflexe
Roulé boulé
Gestion de la chute
S’agripper à ce qui traine…

Un rétablissement, esquive de deux trois trucs qui volent… Tiens madame la donneuse d’ordres…

Je bondis et file… j’peux pas rester ici, il se passe un truc grave et filsàpapa n'est pas dans mon champs de vision, ça va pas ça…
Le plancher se stabilise dans un équilibre précaire…

« MONSIEUUUUUUUUUUUUUUUUR ! »

Où est-il encore passé l’ahuri de service ?