La salle d'armes

Main dans la main, doucement, presque sensuellement nous avancions, ensemble.
Deux opposés peuvent-ils s’assembler et s’unir d’un même feu. si proche et si loin, nous étions réunis par le mal, pour le bien, peut-être… Mais sommes-nous si différent.

Cette fois, c’est elle qui m’entraîne, sur d’elle.

A chacun de nos pas, cote à cote, nos corps se frôlent, nous sommes proche, très proche. Douce sensation dans cet enfer de noirceurs, subtile complicité pour deux âmes sombres.

Je.. je ne sais plus… ma mission, elle…

Pour la première fois, d’interminables années d’ignorances en refus, je ne sais plus… elle me fascine, elle est belle. Le mal et le bien seraient-ils l’union parfaite…

Elle me regarde. Ses yeux… je suis attiré infiniment, violemment, je lutte…

Cette ardeur si loin, pourquoi… plus fort que la mort, les ténèbres ne sont qu’une épouvante à moineaux, le noir se libère d’une torpeur, le sombre se dévoile en lumière et j’ai peur, le froid s’embrase de tiédeurs innocentes et je lutte encore…

Je ne peux pas… c'est si loin et pourtant.

Dieu… que ça fait mal, quel est ce châtiment insupportable, quelle faute ai-je commis pour subir cette tentation si douloureuse… donnes-moi milles coups, ouvre ma chair de milles entailles, mais pas ça, pas cette souffrance la.

Je me fous des voix au loin, elles n’ont pas leur place… Ici, c’est entre toi et moi.

je hurle de cette chaleur qui me gagne, en silence. Je retiens l’émotion, freine les élans qui me trompent… ma voix me trahit…

Je dois partir, ne plus rester immobile en proie, fuir, la fuir…

Je rejète son regard qui me doute, me scrute, me bouffe l’intérieur, d’une main posée sur ce visage, je la retiens un moment, dernier moment, avant de m’enfuir loin d’elle.

J’ai mal… ça m’arrache les tripes… je cours, vite, je butte, je tombe, me relève pour retomber d’un vacillement, j’oublis tout, fuir tout simplement, loin d’elle…

A bout de souffle, au bout de la pénombre, d’un ultime ressort, j’entre dans la lumière d’une entrave de l’hôte, une salle…

Je m’effondre sur le sol glacé.

A son contact, la chaleur de mon ventre peu à peu disparaît, je retrouve les marques que je connais trop bien, mon cœur, lui, reste chaud. D’elle je m’évanouis…

.

Chaque pas est plus dure que le précédent.
Mais elle avance toujours, elle sent sa présence.
Une présence unique, inoubliable presque.

Elle se rapproche, lentement, dans l'obscurité...
Un instant tremblante, elle porte sa main sur son collier noir.
L'intense chaleur qui émane du bijou, cadeau de Vahn, la porte plus loin.

Elle oublie un instant la douleur, et discerne enfin la forme d'une porte.
Le pas boîtant, chancelant parfois, grimaçant de douleur toujours, elle arrive enfin à l'ouverture.

Soupir de soulagement.
Gémissement intérieur de douleur.

Pourtant, elle sourit, il est là, elle a su le trouver.
Un instant, elle observe la salle dans laquelle ils se trouvent...
Des armes.... Le sang... la mort....
Elle en oublirait presque qu'elle est d'une nature plutôt heureuse.... dehors...

Puis elle reporte son attention sur Exorkisein.
Il git sans connaissance, à même le sol...
Un soupçon d'inquiétude perce dans les yeux de Jessaryn.
Elle s'approche de lui, et s'assoit à ses côtés.

Ele ne fait aucun bruit, se contentant seulement d'admirer son visage....
Fait d'épreuves et de souffrances, de malheurs et de douleurs.
Mais de ça, il transparait une beauté qui se veut unique et puissante, magnifique et surpenante.

Avec soin, elle passe sa main dans les cheveux de l'exorciste, dégageant cmplètement son visage emprunt d'une dureté peu commune.

Puis patiemment, elle attend son réveil, près de lui.

Je me réveille sans joie, les yeux embrumés d’un cauchemar et regarde Jessaryn.

J’admire d’abords son visage, pure de l’image que je n’ose m’avouer, que je refoule sans cesse, mais je sais déjà…. le combat est perdu, elle gagne.

Le sol est froid, je ressens une tenaille qui me brûle au travers de mes vêtements. Le froid, étonnamment n’est plus ma jouissance, de ce monde de glace éternelle, je suis sorti. Maintenant, je suis vulnérable, à sa merci. Elle est si belle.

Je me relève du sommeil perfide pour m’appuyer contre un mur, à coté d’elle. Elle ne fuit plus, elle est la, tout simplement... je le sais, elle le sait.

Sur son visage, une mèche masque ses cicatrices, je la repousse sobrement.
Sans vouloir l’embarrasser de gestes maladroits, je recopie du bout du doigt, le sillon de ses estampilles malheureuses. Je redessine chacune des failles, empruntant les moindres détours, évoluant dans chaque sinuosité, lentement, j’efface les signatures d’un monstre en signes inutiles.

Terminant l’infime d’une atrocité, je passe ma main lentement derrière son cou.
La douceur et la chaleur me calcine, délice entremêlé, tentant à fleur de peau et si difficile pour moi…
Je survole sa nuque en caresses prudentes, puis, sans brusquer, j’intime le souhait de l’attirer vers moi, elle devine et vient appuyer sa tête contre la mienne, sur mon épaule.

Elle s’abandonne, je me perds dans l’essence retrouvée.

L’instant suivant, je la repousse… je ne peux pas… la faiblesse est l’arme de l’hôte, elle mourra s’il la ressent.

Je sens le désir s’emparait de moi, les souvenirs de notre étreintes, me hantent…

Hurlant du rejet de ce désir, ma soif d’elle est trop forte, j’enrage, me relève et attrape une épée appuyée contre le mur.

Sans perdre son regard, je pose la lame coupante sur son cou.

Je la regarde, encore… je m’égare… puis lève l’épée de tout son tranchant, prêt à l’abattre sur elle…

Et je frappe… de toute ma force, de toute ma rage, de toute la chaleur ravivée, je frappe.

La lame se brise contre le mur, je ne peux pas…

Je tombe à genoux devant elle, effondré d’impuissance. Mes bras s’écroulent le long de mon corps, mes mains amputés de volonté regagnent le sol froid, le manche de l’épée glisse de ma main, d’un tintement, se faisant écho de mon désarroi.

Aide moi…

...

Il revient à lui, il se réveille morne, mais présent.
Elle voit dans ses yeux, elle se figure dans son regard le même doute qui l'a secoué quelques temps plus tôt.
Mais l'heure n'est pas aux interrogations...

Exorkisein... un coeur de glace qui a subi mille fois l'usure du temps, ou plutôt des évènements.
Mais elle perçoit la vie en lui, il n'est plus ce qu'il était en entrant dans ce Manoir, il n'est plus ce qu'il était il y a une heure....
Et ce changement, ce changement il ne sait l'accepter.

Ame torturée il cherche....

Une douleur provenant de sa cheville la tire brusquement de ses songes.
Elle porte son regard au plus profond de lui lorsqu'il passe et repasse sur ses cicatrices.
Elle ne bouge pas d'un pouce et préfère se fier à lui, quoi qu'il arrive...

Ses stygmates du passé s'animent et s'étirent sous les gestes précis de son doigt.
Ces picotements.... elle n'avait rien ressenti depuis des semaines...
Elle pensait ses blessures cicatrisées, malgré lui, il avait su les réveiller.

Sans un frisson, sans un mot, sans un bruit, elle le laisse faire.
Lorsqu'il prend l'épée, secoué par le trouble qui l'habite, elle se contente de le regarder.
Plongeant ses yeux dans les siens, avec intensité, elle attend.
Le contact froid et dur de cette lame sur la fine peau de son cou...
Elle n'a pas peur...

Et lorsqu'il s'apprête à la tuer, elle garde la même confiance.
Bruit d'éclat, de douleur, la lame n'est plus.
Il n'as pas su, pas pu, pas voulu allez au bout de son geste.
Peut-être le regrettera t'il.... mais elle ne le croit pas.
Devant elle, il s'effondre...
Encore une fois, il goûte la dureté du sol.
Préférant s'abandonner aux troubles qui l'habitent plutôt que de continuer de lutter...

Celui qu'il était n'est plus, elle lui a prouvé.
Ce qu'il deviendrait, elle l'ignorait...

"Aide moi..."

Se baissant un peu plus, elle l'aida à se relever, tous deux à genoux, face à face, elle dit simplement :

"Comment ?"

Tu m’aides déjà, tu ne le sais pas encore..

- Laisse moi voir ta cheville, tu as mal.

Je prends sa cheville entre mes mains, étirant sa jambe, dévoilant quelque charme de plus que je n’avais encore exploré.

Je masse doucement le muscle blessé, en longs mouvements précis et suffisamment appuyés pour réchauffer et atténuer la douleur. Sa peau est douce, finement fuselée, le mollet ferme en stature, devient malléable et souple sous mes massages.
Elle recule, pousse un léger cri, se cambre un peu et se calme, les caresses de mes mains commencent à apaiser sa blessure.

Sous mes mains, sa peau m’appelle, un désir tyrannique me gagne à nouveau…

Cette fois, je ne le rejette pas, je ne fuirais plus.

- Pourquoi es-tu revenue vers moi... qu’attends-tu de moi.

Les esprits entraient dans la pièce, courant dans les airs, ils nous inondaient, fouillaient nos corps, paradaient devant nos yeux ; l’un d’eux se planta droit, face à Jessaryn.

Lâchant sa cheville et attrapant un poignard accroché sur sa cuisse, je tente de trancher le feu follet, mais les coups frappent le vide… ils ne sont pas fait de chairs et pourtant ils empestent…

Les murs se couvrent de sang qui suinte par tous les trous. Je prends les mains de la féline et la tire contre moi pour lui épargner le spectacle d’horreur qui encrasse la pièce

Je tiens sa tête bloquée sous mon menton, je la sers fort, de toutes mes forces, je l’empêche de voir…

Elle se débat, ne comprend pas ce qui se passe, je la tiens, je ne la lâche plus maintenant. Je sens cœur battre fort, si fort, je sers encore, il ne peut rien lui arriver, je suis la, pour elle… elle lui ressemble tant.

La voix… c’est toi, l’hôte…

Tu es la pour elle… mais je saurais te vaincre… ma foi te vaincra.

Je sors ma croix et l’appui sur la tête de Jessaryn, d’un geste vain, futile réflexe, il le sait.

Tandis que la salle d’armes se recouvre de sang, je continus à la retenir, tout contre moi avec pour seule protection cette petite croix, dernier symbole d’un passé pontife.

Elle frissonne, elle a entendu sa voix.

Je suis la… je peux encore te protéger. Ne cherche pas, tes couteaux ne servent à rien contre lui.

Le calme revient, les esprits disparaissent, le sang arrête de souiller la pièce. Elle est dans mes bras, elle me hante…

...

*Aïeeeeee*

Sous ses savants massages aux dons guérisseurs, elle ne peut retenir un minuscule cri de douleur.
Admirant les mouvements de ses mains, elle frissonne au contact de sa peau.

Et sa question..... elle ne sait y répondre.... Tout chez elle ne trouve pas de réponses, d'explications.
Elle agit plus souvent avec le coeur que la raison, elle en a conscience...
Aussi elle élude sa question d'un regard furtif, significatif.

Soudainement, l'ambiance déjà pesante change, les esprits semblent animés chacune des pierres de cette pièce, et ce corps décharnés devant elle, corps d'horreurs, corps de douleurs....
Elle a à peine le temps de l'observer un instant que Exorkisein l'étreint fortement.
Par réflexe, elle tente de s'échapper, mais elle reprend vite son calme.
Préférant le dure mais à la fois chaud contact de son exorciste, elle reste contre lui.
Soutenue par sa présence rassurante, elle ne bouge pas.

"Qui suis-je...."

Le seul obstacle qui s'oppose à mon départ...

Ruminant sa colère, elle reste impassible, et dissimule vite la lueur de haine qui traverse ses yeux.

Il est temps de se montrer forte ma fille...

Autour d'elle, elle ne peut rien voir, Exorkisein lui cache tout, mais elle sent ce qu'il ne parviendras pas à lui dissimuler.
Du sans... elle reconnait avec aise cette odeur, cette empreinte si particulière.
Lorsque dans un mouvement elle se dégage de lui, tout à disparu.
Reste juste la peur et la panique qu'espère instauré l'hôte dans le sang de tous les invités.

Hésitante, elle retourne à son contact. Humant la douceur de la peau masculine, elle lui murmure à l'oreille un "Merci".
Puis glissant sa main dans celle qui tient toujours le poignard, elle lui reprend.
D'une main elle soulève légèrement sa sensuelle robe noire, de l'autre elle replace dans un unique mouvement l'arme tranchante.

Puis à nouveau face à lui, elle le frôle, aiguise ses sens à son contact.
Puis le regardant de ses grands yeux noirs dans lesquelles brûlait une flamme jamais éteinte, elle dit simplement, à demi-abusée :

"Pourquoi as-tu fui.... je t'ai effrayé ?...."

Sans aucun autre mot, elle ne lâche plus son regard, attendant une réponse... quelle qu'elle soit.

Ses yeux me transpercent, je sens mon cœur battre milles tours au compteur des sens… elle me tente, me hante toujours, je vois clair dans son jeu…

Tu soulèves ta robe, tu me montres le creux de tes cuisses.. tu exposes ton ventre… je te désir, ça me bouffe les tripes, me dévore la cervelle… tu le sais.

Arrête !

Je la rejète soudain, avec rage. Je la scrute, enfonce mon regard plus noir que ses cauchemars, au fond de ses yeux, je la défis à mon tour.
Je reprends le control de mon âme faite de froideur et de sans pitié. Je dois la protéger de lui et si le prix est celui de ma perte, je payerai par ma haine.

Tu répètes ton jeu… oui… c’est dans ta nature.

Tu es une vipère, une veuve noire… tu veux me dévorer, faire de moi ta nouvelle victime… tu me séduis de tes charmes, ton ventre est un outil de torture, tes seins… la tentation des mains… la chair… le vice sera notre entente.

Très bien, jouons !

Je l’attrape par sa crinière, approchant mon visage du sien, angélique un instant, divine l’autre, vicieuse au dernier.
Je chuchote quelques mots à son oreille…

- Je n’ai plus le choix, pardonne-moi.

Terminant ces mots, je mordille le lobe de son oreille, fiévreusement je hume son odeur, je frôle la folie de son corps en chaleur et je me redresse, la hisse et l’entraîne derrière moi, brutalement, vers le fond de la salle d’armes.

Sur un des murs, entre deux armoiries, des fers rouillés sont accrochés, je passe un bracelet autour de son poignet, laissant l’autre pendre et battre la mesure de mes instincts carnassiers.
Elle se débat, elle crie…

Tu aimes… tu vois le tableau se dépeindre devant toi, ça excite tes intuitions, ça te brûle… la ! Elle gémie de ma main plaquée sur son intimité…

- Je reprends possession de ton corps, c’est ça que tu veux, je te l’offre mais cette fois, tu n’auras qu’un seul choix et je le fais pour toi.

Fouillant à travers la robe noire, les secrets intimes de sa féminité, sa tête bascule à droite, à gauche dans des mouvements d’horloge, sans dire non, sans dire oui, sa protestation n’est que le mensonge de ses envies.
Elle écarte les cuisses, me provoque, sur d’elle… et de moi.

Je m’éloigne lentement de sa tanière moite, la laissant sur sa faim des plaisirs, ma main fermement remonte le long de son ventre, délivrant des froissements de satisfaction sur la robe noire et calcinant sa chair de plaisirs volés.
Puis, j’écrase sa poitrine sous des caresses de cruauté, soupesant et massant brutalement la chair moulée d’un tissu. Elle se débat sous mes aversions en cris de faim.

Vigoureusement, j’arrache la robe abandonnant sa poitrine nue et abondante, je promène mon regard sombre sur son corps à demi nu, j’ouvre ses cuisses, plaque ma main sur la douceur tiède de son intérieur et pivote vers l’extérieur, pour y arracher un poignard.

Maintenant, je la regarde fixement, je promène le couteau sur sa peau, mais la haine coule dans mes veines, s’empare de moi et cruel, je porte la pointe aiguisée et redessine les cicatrices de son visage.

- Veux-tu jouer…


...

Encore... il recommence...
Mais des choses ont changé depuis la chambre.
Il retombe dans ses travers, ou retrouve sa vraie nature, elle le voit bien.

Tu ne me feras plus rien de bon dans cet état mon cher....
L'heure est peut-être venue de te regarder en face...
Je ne suis pas responsable de ce qui t'arrive...
Ne te sert pas de moi comme excuse pour arriver à ton propre plaisir...

Elle se perd en pensée tandis qu'il la malmène.
Enfin il l'attache. Emprisonnée d'un bras, elle n'a plus qu'une demi-liberté.
Sans gêne il profite à nouveau d'elle.
Mais elle a retrouvé pleine conscience de son esprit, elle n'aime pas ça, mais chacun de ses gestes, le moindre de ses mouvements dépend désormais des volontés de son esprit, et non plus de ses envies incontrolables...

Il s'amuse, elle devient sa poupée...
Farouchement, elle plante son regard dans le sien.
Un léger filet de sang coule de ses joues, elle n'y prend pas garde.
Arborant un sourire tout aussi carnassier que lui, elle occupe ses yeux.
Il ne prend plus garde qu'aux expressions de son visage.

Pendant ce court instant, elle se libère de l'entrave qui emprisonnait son poignet, un habile mouvement des articulations du pouce lui permet cette esquive.
Elle laisse tout de même son bras levé, il ne doit rien remarqué.

Elle joue de ses faiblesses, et lui attrappant le poignet de sa main déjà libre, elle le ramène contre elle dans un mouvement sec.

Fougueusement, elle goûte à ses lèvres, lui offrant un dernier baiser.
Tout en faisant cela, elle avat baissé son bras, et s'était armé du poignard restant.

Dans un puissant élan, elle le repousse brusquement, puis de sa main armée, elle plante le poignard dans le muscle saillant de la cuisse d'Exorkisein.
Le couteau désormais tâché du sang de sa jambe, elle le lâche et se saisit de celui qu'il tient.

La douleur l'a fait tomber.
Elle l'a blessé sans aucun plaisir, dans le seul espoir d'une survie.
Elle ne permettrait pas qu'il profite d'elle à son insu...
Malgré son passé, elle n'a jamais connu le viol.
Ce ne serait pas lui qui commencerait ses tristes actes.

Sous la menace, elle le fait reculé, au milieu d'un mur sans armes, il n'a que lui, son savoir et son pouvoir pour se défendre.
Elle le sait bien.... Contre toute magie, elle n'en mène pas large.
Aussi elle a agi non pas pour le terrasser, mais pour le faire réfléchir.

Elle n'est pas inquiète pour les gouttes de sang qui tombent sur les larges dalles de pierre, la blessure n'est pas profonde.

Aussi elle se tient face à lui, patientant pour les minutes qui suivraient...

Les secondes qui s'écoulaient alors étaient cruciales, ils pouvaient lui ôter la vie à tout moment.
Mais elle n'a pas peur, elle espére juste qu'il aurait compris certaines choses.

Alors sans un mot, elle attend, les yeux plongées dans les siens.

Oui… la veuve noire se réveille, puissante, malveillante… Aux aguets, tu sors tes griffes, enfin.

Le jeu devient intéressant !

Je tiens ma main sur ma cuisse ouverte, le sang coule de la blessure, entre mes doigts, visqueux et épais, il s’écoule le long de ma jambe.

Que crois-tu… que cette entaille va m’arrêter… comme tu te trompes, au contraire, je revis par ce sang qui s’écoule sur le sol, il guide mes pas.
Tu as fait exactement ce que je souhaitais que tu fasses… cette fois, tu es dans mon piège… je te tiens, par tes griffes, tu viens de me libérer, tu es dans mon filé…

Le mal… oh, oui ! Je le sens… c’est bon de se sentir à nouveau vibrer du néant… oui… mon cœur retrouve des pulsations normales, tu as éteint le feu qui me brûlait les entrailles.

Jessaryn… le jeu m’amuse !

Mais, que fais-tu la… tu te tiens en face de moi, sur tes gardes… et ce couteau, crois-tu qu’il me fera mal… en es-tu bien certaine…

D’un mouvement, lâchant ma blessure sanglante, j’attrape son poignet et le tordant, elle laisse tomber le poignard sur le sol. Sans lâcher son bras, je la fais pivoter violemment et entoure un bras autour de son cou. Elle me tourne le dos, elle est prise au piège de mes bras, je suis plus fort.

Mon bras sert, de plus en plus fort, peu à peu sa veine écrasée freine le sang, elle s’évanouit.

Je la hisse sur mon épaule et je sors de la salle d’armes…


(suite bains Turc…)